Cartographie nationale des ouvrages et aménagements littoraux : premiers enseignements
Chiffres clés
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Ces chiffres sont issus de l’analyse de la cartographie des ouvrages et aménagements littoraux visibles sur les photographies aériennes les plus récentes (2006-2015) disponibles au moment de l’étude. Ce recensement concerne la métropole et les 5 départements et régions d’outre-mer et ne tient pas compte des zones portuaires abritées par des jetées. Les différents types d’ouvrages (murs, épis, perrés, etc.) sont présentés dans la méthodologie
Cette cartographie permettra notamment de mieux évaluer les impacts potentiels de ces ouvrages et aménagements sur les dynamiques sédimentaires et de mener des analyses à une échelle nationale. D’ores et déjà, elle permet d’effectuer les estimations suivantes.
Une majorité d’ouvrages longitudinaux
Près de 64 % des ouvrages observés sont des ouvrages longitudinaux (murs, perrés, digues, etc.), qui se substituent généralement au trait de côte. Ils représentent 79% du linéaire cartographié. Ces ouvrages sont en effet souvent plus longs que les ouvrages transversaux (jetées, épis, etc.).
Quelques détails selon la typologie des ouvrages
Le linéaire cumulé d’ouvrages se substituant au trait de côte (digues, murs et perrés) représente 55 % du linéaire d’ouvrages et d’aménagements total relevé. Il existe par ailleurs, un linéaire significatif d’ouvrages et d’aménagements dont la typologie n’a pas pu être renseignée avec certitude à partir de l’interprétation de photographies aériennes (275 km).
Une forte augmentation du nombre d’épis et de jetées depuis les années 60
La cartographie a également porté sur des données anciennes, ce qui permet de disposer de quelques éléments sur l’évolution des aménagements.
Ainsi 1 051 ouvrages ou aménagements recensés sur des photographies aériennes anciennes, prises pendants les années 50 ne sont plus visibles les photographies aériennes les plus récentes, principalement prises pendant les années 2010.
L’évolution quantitative du nombre et du linéaire d’ouvrages et d’aménagements est toutefois difficile à estimer. En effet, les ouvrages longitudinaux (surtout les murs) sont difficilement discernables sur les images aériennes anciennes. En revanche, l’analyse de l’évolution du nombre d’épis et de jetées (ouvrages transversaux), plus aisément identifiables sur les supports anciens, montre une augmentation très importante de ce type de construction :
- + 452 % du nombre d’épis entre 1960 (379 épis) et les années 2010
(2 091 épis visibles sur les photographies les plus récentes), - + 132 % du nombre de jetées entre 1960 (480 jetées) et les années 2010
(1 117 jetées visibles sur les photographies les plus récentes)
Environ un tiers du trait de côte est artificialisé
L’exploitation des données de la cartographie permet d’estimer le linéaire de côte artificialisé en métropole et en outre-mer. Sur la base du trait de côte de référence Histolitt®, ce sont de l’ordre de 3 100 km de linéaire de côte qui sont considérés comme artificialisés par un ouvrage ou par un aménagement côtier selon les principes décrits dans la partie méthodologie. Le taux d’artificialisation du littoral est ainsi de l’ordre de 30 % (rapport entre le linéaire artificialisé et le linéaire affecté d’une nature de trait de côte selon le projet européen Eurosion). Ce taux est de l’ordre de 35% en métropole et de 13% dans les départements et régions d’outre-mer.