Eolien en mer
L’énergie éolienne transforme l’énergie mécanique du vent en énergie électrique. Une éolienne en mer, posée sur le fond de la mer ou flottante, bénéficie de vents plus fréquents, plus forts et plus réguliers qu’à terre. La France bénéficie du 2ème gisement d’éolien en mer en Europe après la Grande-Bretagne.
La place de l’éolien en mer dans le mix énergétique français
Des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
En France, la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015 et la loi énergie-climat (LEC) de 2019 ont fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de diversification des sources d’énergie, en cohérence avec les objectifs européens.
L’objectif de neutralité carbone en 2050 (autrement dit que la France émette autant de gaz à effet de serre qu’elle n’en absorbe sur son territoire) et l’objectif de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie en France d’ici 2030 ont ainsi été inscrits dans la loi. Pour l’électricité, cela correspond à un objectif de 40% de la production électrique d’origine renouvelable en 2030.
Pour atteindre ces objectifs, l’État a défini deux feuilles de route, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Augmenter la production d’électricité décarbonée pour atteindre la neutralité carbone en 2050
L’atteinte de la neutralité carbone en 2050 nécessite une électrification massive des usages, à partir d’électricité décarbonée. En France, les émissions de gaz à effet de serre sont principalement générées par le recours aux énergies fossiles, qui représentent aujourd’hui près des deux tiers de la consommation en énergie finale. La décarbonation des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre (transports, résidentiel, industrie…) nécessitera de passer d’une utilisation d’énergie fossile à une utilisation d’électricité, qui devra être produite par des moyens de production décarbonés pour certains usages : véhicules électriques (au lieu de thermiques), pompes à chaleur (au lieu de chauffage au gaz ou au fioul), procédés industriels électrifiés… Il en résulte que le besoin en électricité provenant de sources décarbonées augmentera significativement dans les décennies à venir. Ainsi, la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) publiée en 2020 prévoit à l’horizon 2050 une augmentation en volume du besoin de production électrique à hauteur de 645 TWh.
Compte tenu à la fois de ce besoin croissant en électricité, d’une nécessaire diversification de nos moyens de production d’électricité pour rendre le mix électrique plus résilient face aux crises, du vieillissement des centrales nucléaires existantes, et malgré les projets de nouvelles centrales nucléaires dont la première mise en service n’est pas envisagée avant 2035, il est indispensable de développer rapidement et massivement de nouveaux moyens de production d’énergies renouvelables. Ceux-ci comportent notamment l’éolien terrestre, le solaire et les énergies marines renouvelables (EMR), dont fait partie l’éolien en mer.
L’éolien en mer présente de nombreux atouts :
- Un gisement important, permettant de remplir à horizon 2050 l’équivalent d’environ un quart des besoins en électricité en France
- Une grande productivité, avec un facteur de charge de 45% en moyenne
- Une technologie faiblement émettrice de CO2 (facteur d’émission entre 13 et 19 g eq CO2/kWh produit)
- Une technologie toujours plus compétitive puisque le dernier appel d’offres éolien posé a été attribué à un tarif de 45€/MWh
- Une technologie créatrice d’emplois, avec plus de 7500 emplois dans le secteur en France.
Les objectifs de développement de l’éolien en mer
Le déploiement de nouvelles capacités de production d’énergie est réalisé selon les objectifs fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Révisée tous les cinq ans, elle définit la trajectoire du mix énergétique national pour les dix prochaines années. La PPE en vigueur couvre la période 2019-2028 et détermine les capacités de production à attribuer sur cette période.
Afin de poursuivre le développement de l’éolien en mer, les objectifs suivants ont été annoncés en 2022 :
- objectif de 50 parcs en service représentant 40 GW installés en 2050 (discours du président de la République à Belfort le 10 février 2022) ;
- objectif de 2 GW attribués par an à partir de 2025 et de 20 GW attribués en 2030 (pacte entre l’Etat et la filière de mars 2022).
Lors des travaux sur la révision de la stratégie française pour l’énergie et le climat, le Gouvernement a publié, le 12 juin 2023, une trajectoire de déploiement de l’éolien en mer prévoyant la mise en service de 45 GW à l’horizon 2050 au regard des tensions identifiées sur le système électrique, impliquant un besoin supérieur à celui envisagé initialement.
Ces orientations ont vocation à être traduites, adaptées et précisées lors de la prochaine loi de production d’énergie et la révision de la PPE prévue en 2024.
État des lieux des projets
Pour plus d’informations sur l’avancement des projets consulter le site dédié : https://www.eoliennesenmer.fr/
La participation du public
La mer en débat : un travail de planification inédit
S’appuyant sur les nouvelles dispositions introduites par les lois d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP) de 2020 et d’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER) de 2023, la Commission nationale du débat public (CNDP) a organisé du 20 novembre 2023 au 26 avril 2024 un débat public d’une ampleur inédite sur la planification maritime "La mer en débat", portant sur la mise à jour du volet stratégique des documents stratégiques de façade (DSF), incluant les sujets relatifs à l’environnement marin, aux activités maritimes et à l’éolien en mer. Ce débat national décliné à l’échelle de chaque façade maritime métropolitaine a permis à toute personne de prendre part à l’élaboration de choix qui seront faits en 2024 sur l’avenir de la mer et de l’éolien en mer.
A la suite de cet exercice de participation, une concertation approfondie s’est tenue sur chaque façade maritime sous l’égide des préfets coordonnateurs, nourrie par le débat public, pour aboutir à deux cartographies :
- Une cartographie des « zones prioritaires » dans lesquelles des projets de parcs éoliens en mer pourront être attribués dans un délai de 10 ans suivant son adoption ;
- Une cartographie de « zones prioritaires » à l’horizon 2050 qui sera précisée et révisée après une nouvelle participation du public qui devrait se dérouler d’ici une dizaine d’années, pour permettre l’atteinte de l’objectif de 45 GW installés.



