Evaluation des enjeux exposés au recul du trait de côte à court, moyen et long terme

En 2023, le Comité National Trait de Côte (CNTC) a engagé des réflexions visant à améliorer les moyens d’action pour l’adaptation des territoires littoraux aux effets du changement climatique. Une mission interministérielle d’inspection IGEDD-IGA a été chargée de formuler des propositions sur un modèle de financement pour accompagner l’adaptation des territoires littoraux soumis au recul du trait de côte.

Dans ce cadre, et sous l’égide du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT), le Cerema a réalisé une série d’études pour mieux appréhender le recul du trait de côte d’ici la fin du siècle à l’échelle de l’hexagone et des DROM.

Etude à court terme

Le Cerema a produit un inventaire des biens exposés au recul du trait de côte dans les cinq prochaines années. Étant donné l’imprévisibilité des tempêtes à court terme, sources potentielles de reculs événementiels du trait de côte, l’étude se base sur des hypothèses de recul convenues avec la mission d’inspection.

Une première étape de pré-identification a été réalisée au niveau national pour identifier les bâtiments potentiellement concernés. Les services territoriaux de l’État ont ensuite été sollicités pour enrichir cet inventaire afin de s’appuyer sur leur expertise locale.

L’analyse consolidée de l’inventaire révèle qu’environ un millier de bâtiments, de diverses natures, pourraient être touchés par le recul du trait de côte à l’échelle nationale dans les cinq prochaines années.

La valeur vénale des bâtiments identifiés, principalement résidentiels et commerciaux, est estimée à environ 240 millions d’euros. Ces estimations ne concernent pas la Guyane et Mayotte, en raison des spécificités de ces territoires qui ne permettent pas le déploiement complet de la méthode.

 

Le rapport d’étude pour cette échéance à 5 ans fournit les détails de la méthodologie employée.


Couverture du rapport projection du trait de côte (échéance à 5 ans)

©Cerema, 2024

Etude à moyen et long terme

L’évaluation du nombre et de la valeur des enjeux potentiellement atteints par le recul du trait de côte aux horizons 2050 et 2100 repose sur des scénarios élaborés en concertation avec des experts nationaux.

Ces scénarios intègrent principalement des hypothèses sur l’évolution du littoral et sur le maintien ou non des ouvrages littoraux pour les échéances temporelles étudiées. De nouveaux jeux de données, créés à l’échelle nationale, permettent de compléter les études existantes et de modéliser ces scénarios : la cartographie nationale des zones basses du littoral, et la base de connaissance sur le recul événementiel du trait de côte.

À l’horizon 2050, 5 200 logements et 1 400 locaux d’activité pourraient être affectés par le recul du trait de côte, représentant une valeur totale de 1,2 milliard d’euros.

Le scénario pour 2100 présente quant à lui une perspective nettement différente, basée sur des hypothèses très défavorables : disparition complète des structures de défense côtière et inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral.

Le scénario 2100 illustre ainsi les possibles conséquences de l’inaction face aux effets du changement climatique. Dans ce scénario, le nombre très élevé d’enjeux identifiés invite à une réflexion globale à l’échelle de grands territoires.

Les estimations de la position future des côtes effectuées à l’échelle nationale peuvent différer significativement de celles effectuées localement, particulièrement près des ouvrages littoraux, selon les choix d’aménagement territoriaux et compte-tenu des hypothèses retenues. Les résultats de cette étude nationale ne peuvent donc pas être directement comparés aux « cartes locales d’exposition au recul du trait de côte » actuellement élaborées par de nombreuses collectivités.

 

Le rapport d’étude pour les horizons 2050 et 2100 apporte tous les renseignements utiles sur l’élaboration des scénarios et les résultats.

Couverture du rapport projection du trait de côte (horizons 2050 et 2100)
©Cerema, 2024

Les résultats de ces études sont visualisables dans les deux cartes suivantes, l’une sur le scénario 2050 et l’autre sur le scénario 2100.

Les estimations de la position future des côtes effectuées à l’échelle nationale peuvent différer significativement de celles effectuées localement, particulièrement près des ouvrages littoraux, selon les choix d’aménagement territoriaux et compte-tenu des hypothèses retenues. Les résultats de cette étude nationale ne peuvent donc pas être comparés aux « cartes locales d’exposition au recul du trait de côte » actuellement élaborées par de nombreuses collectivités en application de la Loi « Climat et Résilience ». Ils ne s’y substituent en aucun cas.

 

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