Les enjeux en Manche Est – mer du Nord

1/4 du commerce mondial, 2/3 du trafic portuaire français, plus forte concentration de navires de pêche, 2e bassin conchylicole, 1/2 des projets éolien, 20% des granulats marins, dans un espace exigu, venté, peu profond, aux forts courants, au patrimoine remarquable : 30 % d’aires marines protégées, sites des Deux Caps, baie de Somme, plages du débarquement, baie du Mont-Saint-Michel

Zone exiguë et ventée, aux forts courants et aux fonds peu profonds, la façade accueille le quart du commerce mondial et les deux tiers du trafic portuaire français, dont 60 % du trafic passagers national au titre du transmanche, notamment grâce à l’attractivité de ses trois grands ports maritimes : Dunkerque, Le Havre et Rouen. Elle présente la plus forte concentration de navires de pêche français et européens et constitue le second bassin conchylicole européen. Cette façade abrite plus de la moitié des projets identifiés d’énergies marines renouvelables en France. 30 % de sa zone maritime est couverte par des aires marines protégées comptant plusieurs sites emblématiques comme les deux caps, la baie de Somme, les plages du débarquement ou la baie du Mont-Saint-Michel. Elle fournit près de 20 % de la production nationale de granulats marins. Enfin, la façade est le lieu d’activités militaires en mer, de bases navales et aéronavales ainsi que de plusieurs sites industriels de défense.
Plus que tout autre façade, Manche Est – mer du Nord insère son activité et ses coopérations dans une vision internationale, bouleversée en profondeur par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit).

Les enjeux écologiques


 

Conditions hydrographiques, habitats pélagiques et réseaux trophiques

Plusieurs habitats pélagiques particuliers ont été identifiés au sein de la sous-région marine Manche Est - mer du Nord. Il s’agit des deux zones de détroit (Pas-de-Calais et Cotentin), de la zone du fleuve côtier (entre Antifer et Boulogne sur mer) et des zones d’interface terre-mer que sont les grandes baies macro-tidales (estuaires picards, baie de Seine, baie des Veys et baie du Mont St Michel). Les communautés planctoniques de ces habitats, les espèces supra-benthiques (crevettes) et les petits poissons bentho-démersaux (lançons, gobies, callionymes) occupent une place importante dans les réseaux trophiques de la sous région marine.
 

Habitats benthiques et structures géomorphologiques

La sous région marine est particulièrement représentative des habitats sédimentaires qui occupent plus de 95% de ses fonds. Les zones plus calmes (baies et estuaires) sont caractérisées par des sédiments fins plus ou moins envasées tandis que les zones à forts courants (le détroit du Pas-de-Calais, le centre de la Manche et les côtes haut-normandes), sont caractérisées par des sédiments plus grossiers allant des sables moyens jusqu’aux cailloux et roches. Ces sédiments forment des dunes sous marines mobiles majeures par leur ampleur au niveau du Pas-de-Calais, et en Manche Ouest ainsi que des dunes de plus petites dimensions dans le golfe normand breton. La baie de Seine est le site le plus représentatif au niveau français pour les sédiments hétérogènes envasés. Le golfe normand breton est, quant à lui, le site le plus important au niveau national pour les sédiments plus grossiers et graviers, les herbiers de zostère marine, les estrans sableux, les prés salés. C’était également dans le passé une zone majeure pour les bancs de maërl. Enfin, on peut noter la présence au centre de la Manche Ouest d’une fosse de 170 m de profondeur qui constitue une structure sédimentaire particulière.
Les récifs couvrent des étendues plus limitées au niveau du Cotentin, de la Seine-Maritime et du Cap Blanc-Nez. En zone intertidale et subtidales, les ceintures d’algues brunes sont des habitats fonctionnels pour nombres d’espèces halieutiques. Il convient de noter les enjeux particuliers que sont les récifs d’hermelles de la baie du Mont-Saint-Michel (parmi les plus importants d’Europe), deux structures rocheuses particulières de par leur isolement (les Ridens de Boulogne et les roches Douvres) ainsi que les formations algales sur substrat crayeux de Seine-Maritime (habitats OSPAR).
 

Zones fonctionnelles pour les espèces marines

La Manche est de loin le 1er site de concentration de l’avifaune marine, en particulier en hiver (en Manche Est et en baie de Seine) mais également en été (en baie de Seine et dans le golfe normand breton, site majeur pour le puffin des Baléares et la Macreuse noire en mue). C’est également le cas pour le marsouin commun et le phoque veau marin et gris (avec les colonies des baies de Somme, des Veys et du Mont-Saint-Michel et le reposoir du phare de Walde). Sur l’estran, 4 sites d’hivernage présentent des effectifs d’oiseaux importants au niveau international (la Baie-du-Mont-Saint-Michel, le littoral picard, la Baie des Veys, et la côte ouest du Cotentin). Les secteurs de falaises (Cap Blanc-Nez, pays de Caux et Bessin) font de la Manche la 1ere sous région marine pour la nidification de la Mouette tridactyle, du Fulmar boréal et du Goéland argenté. Les côtes basses sont davantage utilisées par les limicoles (Grand Gravelot, Gravelot à collier interrompu et Huîtrier pie). Le groupe de grand Dauphin du golfe normand breton est parmi les plus importants d’Europe.

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Les enjeux socio-économiques

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