Les milieux naturels protégés suivant la distance à la mer

Les sites Natura 2000 couvrent 33 % des terres situées à moins de 500 m de la côte. Leur taux de couverture décroît à 13 % à mesure que l’on s’éloigne de la mer. Les zones de protection spéciale sont moins nombreuses à proximité immédiate de la mer. Elles couvrent 16,3 % des territoires à moins de 500 m de la côte. En s’éloignant de la mer, leur taux de couverture décroît à 9 %.

Panorama général

En 2017, 38,3 % des territoires situés à moins de 500 m de la côte sont couverts par au moins une protection. Cette part décroît rapidement en s’éloignant de la côte. Elle n’est plus que de 14,9 % entre 5 000 et 10 000 m de la côte, soit 2,6 fois moins qu’en bord de mer, territoire où se concentrent de nombreux milieux naturels, à l’interface entre terre et mer.

Les sites Natura 2000 (Directive « Habitat, Faune, Flore » et Directive « Oiseaux ») sont les espaces protégés les plus représentés. Ceux désignés dans le cadre de la directive Habitats couvrent 33,1 % des terres situées à moins de 500 m de la côte. Leur taux de couverture décroît fortement à mesure que l’on s’éloigne de la mer. Les Zones de Protection Spéciale (directive Oiseaux) sont moins nombreuses à proximité immédiate de la mer. Elles couvrent 16,3 % des territoires à moins de 500 m de la côte. Par contre, leur taux de couverture décroît moins vite en s’éloignant de la mer.

Le Conservatoire du littoral a acquis 9,0 % des territoires situés à moins de 500 m de la côte. Cette part décroît fortement en pénétrant dans les terres, l’intervention de cet établissement étant surtout ciblée sur les espaces proches du rivage.

Les réserves naturelles nationales, régionales et de Corse couvrent 1,6 % de la bande 0 – 500 m et 0,9 % de celle comprise entre 5 000 et 10 000 m. Les parcs nationaux (partie centrale et aire d’adhésion) couvrent 3,2 % des terres en bord de mer et 1,1 % entre 5 000 et 10 000 m de la côte, les deux parcs nationaux littoraux étant situés en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca).

Le pourtour méditerranéen a les niveaux de protection les plus élevés pour les protections fortes (réserves naturelles, sites du Conservatoire, arrêtés de protection de biotope et parties centrales des parcs) en bord de mer et dans l’arrière-pays. La façade Nord Atlantique - Manche Ouest est dans la situation opposée avec les niveaux de protection les plus faibles des quatre façades maritimes pour les protections fortes.

Part du territoire métropolitain protégé, par type de protection, suivant la distance à la mer

Analyse générale

En tenant compte de l’ensemble des statuts de protection étudiés dans cette fiche, on note une nette diminution de la part du territoire protégé à mesure que l’on s’éloigne de la mer. La présence des espaces protégés est très élevée à proximité immédiate de la côte, plus du tiers des territoires situés entre à moins de 500 m de la côte, 38,3 %, bénéficiant d’au moins une protection. C’est deux points de plus qu’en 2013. Entre 5 000 et 10 000 m, cette part s’élève à 14,9 %, soit 2,6 fois moins qu’en bord de mer. Il y a donc une forte spécificité des protections à proximité immédiate de la côte.

Part du territoire protégé, par type de protection, en fonction de la distance à la mer, en 2017

Les sites désignés dans le cadre de la directive Habitats, sites d’intérêt communautaire (Sic) et zones spéciales de conservation (ZSC), couvrent 33,1 % des territoires situés à moins de 500 m de la côte. Ce taux de couverture décroît assez nettement à mesure que l’on s’éloigne de la mer. Les sites sont proportionnellement 2,5 fois moins importants entre 5 000 et 10 000 m de la mer. La désignation de ces sites peut être liée à la présence d’habitats d’intérêt européen, eux-mêmes fortement liés à la proximité immédiate de la mer : zones humides littorales, landes, pelouses (voir fiche thématique sur l’occupation du sol en fonction de la distance à la mer).

Comme le montre le graphique, la diminution des zones de protection spéciale (ZPS, volet « Oiseaux » du réseau Natura 2000) à mesure que l’on s’éloigne de la côte est moins forte. Elles couvrent 16,3 % des terres situées à moins de 500 m de la côte et 9,5 % entre 5 000 et 10 000 m.

9 % de la bande 0–500 m de la côte appartient au Conservatoire du littoral. La part des territoires protégés par cet établissement décroît rapidement en s’éloignant du rivage. Elle n’est en effet plus que de 1,1 % entre 5 000 et 10 000 m, soit 8 fois moins qu’en bord de mer.

Un peu plus de 3 % des terres situées à moins de 500 m de la côte sont couvertes par un parc national (cœur / aire d’adhésion) contre environ 10 fois moins entre 5 000 et 10 000 m. Tous ces territoires sont situées en région Paca, avec deux parcs en bord de mer : les parcs nationaux des Calanques et de Port-Cros et le parc national du Mercantour dans l’arrière-pays des Alpes-Maritimes.

La part du territoire désigné en réserves naturelles nationales, régionales ou de Corse décroît aussi en fonction de la distance à la mer. Elle est de 1,6 % à moins de 500 m de la côte et de 0,9 % entre 5 000 et 10 000 m.

Enfin, les arrêtés de protection de biotope (APB), sont peu nombreux en bord de mer. Leur part dans les territoires protégés est faible quelle que soit la distance à la mer.


 

Analyse géographique des espaces protégés suivant la distance à la mer

 

Ensemble des protections

La part des territoires bénéficiant d’au moins une protection est plus forte en bord de mer qu’entre 5 000 et 10 000 m de la côte sur les quatre façades maritimes.

Part du territoire protégé par façade en fonction de la distance à la mer, en 2017

Plus on va vers le sud et plus la différence entre bord de mer et arrière-pays est faible. Ainsi la part des territoires protégés est 6,5 fois plus forte à moins de 500 m des côtes qu’entre 5000 et 10 000 m en Manche Est - mer du Nord. Ce ratio est de 3,6 en Nord Atlantique - Manche Ouest, 2,0 en Sud Atlantique et 1,9 en Méditerranée.

Les niveaux de protection sont, par ailleurs, supérieurs en Méditerranée et en Sud Atlantique quelle que soit la distance à la mer. Ils sont faibles à plus de 2 000 m de la côte en Manche Est - mer du Nord.

 

Les réserves naturelles nationales, régionales et de Corse

À proximité immédiate de la mer, c’est sur la façade Manche Est – mer du Nord que les réserves naturelles couvrent la part la plus importante du territoire, suivie par la façade Sud Atlantique. Les niveaux de protection y décroissent rapidement dès que l’on s’éloigne du bord de mer. À moins de 500 m de la côte, les niveaux de protection sont élevés du Pas-de-Calais à la Seine-Maritime (réserve de l’estuaire de la Seine).

En Méditerranée, le profil est différent de celui des autres façades. Les niveaux de protection croissent après 2 000 m de la côte. Ceci s’explique par la présence d’importantes réserves rétrolittorales dans les Bouches-du-Rhône : Camargue et Crau.

Enfin, les niveaux de protection sont faibles en Nord Atlantique - Manche Ouest, quelle que soit la distance à la mer.

Part des façades maritimes protégées en réserve naturelle, en fonction de la distance à la mer, en 2017


 

Les sites du Conservatoire du littoral

Les plus forts niveaux de protection sont situés sur la façade méditerranéenne, où près de 15 % des territoires à moins de 500 m de la mer sont protégés. En s’éloignant de la côte, les niveaux de protection restent relativement élevés en raison, entre autre, de l’intervention du Conservatoire en Camargue aux fins d’acquisitions de sites des salins du Midi.

En Manche Est - mer du Nord, le niveau de protection est élevé en bord de mer. 12 % des terres y sont protégées par le Conservatoire avec des parts de territoire protégé élevées dans les départements du Pas-de-Calais, de la Somme et de la Manche.

Sur les deux autres façades, les terrains du Conservatoire sont principalement situés de 0 à 2 000 m de la côte.

Part des façades maritimes protégées par le Conservatoire du littoral, en fonction de la distance à la mer, en 2017

 

Les SIC et ZSC (directive « Habitats-Faune-Flore »)

Pour les quatre façades maritimes, la part des territoires désignés en Sic ou ZSC décroît en fonction de la distance à la mer.

Les plus forts taux de protection sont situés sur les façades Sud Atlantique et méditerranéenne, où les niveaux de protection sont du même ordre.

La décroissance des protections est forte sur la façade Manche Est – mer du Nord. Les surfaces couvertes par des Sic et ZSC y sont proportionnellement 6 fois moins importants entre 5 000 et 10 000 m qu’à moins de 500 m des rivages. La désignation des sites est fortement liée aux habitats naturels de bord de mer. Cette diminution est nettement moins forte sur les trois autres façades.

À moins de 500 m des côtes, les Sic et ZSC couvrent plus de la moitié du territoire dans la Somme, sur la courte façade estuarienne de l’Eure, en Gironde, dans l’Aude, dans le Gard et dans les Bouches-du-Rhône. Les plus faibles taux sont localisés dans le Nord, le Calvados et les Alpes-Maritimes.

Part des façades maritimes désignées en Sic ou ZSC, en fonction de la distance à la mer, en 2017


 

Les ZPS (directive « Oiseaux »)

La décroissance du taux de protection en fonction de la distance à la mer est moins marquée pour les ZPS que pour les Sic et ZSC sur les quatre façades maritimes. Ceci s’explique par la présence d’importants marais en rétrolittoral ayant été désignés en ZPS sur les différentes façades : Camargue, lagunes languedociennes, marais atlantiques, estuaire de la Seine…

Les territoires avec les plus forts taux de protection à moins de 500 m de la côte sont situés dans la moitié sud de la France, de la Vendée à la Gironde, et des Pyrénées-Orientales au Var. Les plus faibles niveaux sont concentrés dans les Hauts-de-France, en Bretagne, au sud de la Nouvelle-Aquitaine et dans les Alpes-Maritimes.

Part des façades maritimes désignées en ZPS, en fonction de la distance à la mer, en 2017


 

Synthèse des niveaux de protection par façade

Les niveaux de protection ont été analysés par façade maritime à moins de 500 m de la côte (bord de mer) et entre 5 000 et 10 000 m (arrière-pays). Les protections ont été regroupées en deux types : les protections fortes (réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites du Conservatoire du littoral, partie centrale des parcs nationaux) et les sites Natura 2000.

Afin de faciliter la compréhension de la figure 7, les 4 façades ont été classées suivant le niveau de protection : 4 est le niveau le plus fort et 1 le niveau le plus faible, quelle que soit la part du territoire concerné par la protection étudiée.

La façade méditerranéenne est caractérisée par les niveaux de protection les plus élevés pour les protections fortes, en bord de mer comme dans l’arrière-pays. A l’inverse, la façade Nord Atlantique - Manche Ouest dispose des taux de protection les plus faibles des quatre façades sur les deux territoires étudiés.


Classement des façades suivant les niveaux de protection en bord de mer et dans l’arrière-pays

La façade Manche Est - mer du Nord a les plus faibles niveaux de couverture du réseau Natura 2000 à moins de 500 m de la côte et entre 5 000 et 10 000 m alors que les protections fortes sont assez importantes en bord de mer.

Pour la façade Sud Atlantique, le réseau Natura 2000 est important, en bord de mer (1ère façade) et dans l’arrière-pays (2ème façade derrière le pourtour méditerranéen).


 

Les données par département

Informations pour une façade départementale

Source : SDES

 

Méthodologie

Outre la protection des espèces animales et végétales par voie législative sur l’ensemble du territoire national, de nombreux types d’outils existent pour protéger des éléments spécifiques de faune, de flore et des habitats naturels les abritant à des endroits particuliers : les espaces protégés. Ils sont de trois ordres : les protections réglementaires, foncières et contractuelles. Chaque statut de protection a des objectifs, des contraintes et des modes de gestion spécifiques.

Dans le cadre de cette fiche, les protections suivantes sont prises en compte :

  • Protection réglementaire par décret ou arrêté : les parcs nationaux, les réserves naturelles nationales, régionales et de Corse et les arrêtés de protection de biotope (APB) ;
  • Protection foncière : les terrains acquis par le Conservatoire du littoral (CdL) ;
  • Protection contractuelle : les zones de protection spéciale (ZPS) désignées dans le cadre de l’application de la directive « Oiseaux » et sites d’intérêt communautaires (Sic) et zones spéciales de conservation (ZSC) de la directive « Habitats-Faune-Flore ». ZPS, Sic et ZSC constituent le réseau Natura 2000.

Ces statuts de protection ne sont pas exclusifs les uns des autres. Un même territoire peut être concerné par plusieurs protections.

La présente fiche ne traite pas de l’ensemble des protections existantes. Il en est ainsi des terrains acquis par les conseils départementaux (espaces naturels sensibles), des espaces remarquables définis dans le cadre de la loi « littoral », les informations relatives à ces espaces n’étant pas disponibles au niveau national. Les sites inscrits et classés, les parcs naturels régionaux, les réserves biologiques, les terrains des conservatoires d’espaces naturels ainsi que les désignations internationales (Ramsar, Réserve de biosphère) et les protections mises en œuvre en mer ne sont également pas pris en compte.

Ces protections sont étudiées suivant la distance à la mer. Plusieurs zones tampons sont définies : de 0 à 500 m de la côte, de 500 à 1 000 m, de 1 000 à 2 000 m, de 2 000 à 5 000 m, de 5 000 à 10 000 m.

Auteur : Service de la donnée et des études statistiques (SDES).

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