Les objectifs stratégiques du bassin maritime des Antilles

Environnement marin

Pollutions

  • Gérer la pollution par le chlordécone
    Le chlordécone est un pesticide organochloré épandu sur les champs de bananes jusqu’au début des années 1990. Doté d’une forte rémanence dans le milieu naturel, il est retrouvé dans les organismes aquatiques, y compris les produits de la pêche. L’accompagnement de la gestion de la pollution par la chlordécone passe par les Plans Chlordécone financés par l’État, dont le plan chlordécone IV (2021-2027).
    (Cet objectif ne concerne pas Saint-Martin et Saint-Barthélémy).
  • Lutter contre les échouements massifs d’algues sargasses
    Les échouements massifs de sargasses engendrent des impacts sanitaires (émanation de gaz toxiques), économiques (tourisme, pêche), et environnementaux. La lutte contre les échouements est une priorité forte de l’action publique.
  • Réduire la pollution plastique
    Le plan biodiversité de l’État, signé en 2018, fixe un objectif ambitieux de 0 plastique rejeté en mer d’ici 2025.
  • Améliorer la qualité des eaux côtières et atteindre les objectifs des SDAGE
    L’état des lieux indique une qualité des eaux côtières globalement moyenne à mauvaise au sein du bassin maritime. Les actions menées, en conformité avec les SDAGE (lutte contre l’assainissement défectueux, les pollutions diffuses et l’érosion des sols), doivent permettre d’améliorer la qualité des eaux.
  • Prévenir les pollutions par les navires
    Les navires sont soumis à des réglementations nationales ou internationales qu’il convient de contrôler et renforcer. La lutte contre les BHU doit se renforcer, grâce à la mise en place de la filière REP (responsabilité élargie du producteur).
     

Activités maritimes

  • Organiser spatialement les occupations et activités en mer pour réduire les pressions
    En cas de conflits d’usages en mer ou de trop fortes pressions sur le milieu marin, l’organisation spatiale des activités via des outils réglementaires peut être une réponse adaptée afin de préserver l’environnement.
  • Assurer la transition écologique des activités maritimes
    Les filières et activités de l’économie bleue doivent assurer leur transition écologique.
    Les objectifs sont précisés dans chacune des fiches thématiques « filières ».
     

Sensibilisation à l’environnement marin

  • Développer la conscience environnementale chez les plus jeunes
  • Sensibiliser les pratiquants de loisirs nautiques à l’environnement marin
  • Sensibiliser les élus à la richesse, la protection et la mise en valeur du milieu marin

La sensibilisation à l’environnement est un enjeu fort pour pérenniser les politiques environnementales dans le temps.
Ces objectifs se retrouvent dans les thématiques « mer et société » et « plaisance, croisière et activités nautiques ».
 

Espèces et des habitats

  • Renforcer les mesures de gestion et de protection au sein des AMP existantes
    La surface maritime couverte par les aires marines protégées est jugée suffisante : en juillet 2019, 33,3% des eaux françaises sont couvertes par au moins une aire marine protégée (alors qu’elles n’étaient que 0,3 % en 2006). L’objectif fixé à 20 % à horizon 2020 – deux fois supérieur aux engagements internationaux – est d’ores et déjà atteint.
    Il s’agit désormais de renforcer les mesures de gestion en leur sein.
  • Protéger et reconquérir les zones humides / mangroves et récifs coralliens
    La préservation des espèces et des habitats est une priorité forte pour la reconquête de la biodiversité. Le plan biodiversité de l’État, signé en 2018, fixe un objectif de 100 % des récifs coralliens protégés d’ici 2025. Leur protection passe avant tout par l’amélioration de la qualité des eaux côtières.
  • Restaurer les habitats marins
    La restauration des habitats marins reste une alternative même si l’objectif premier doit être la protection.
  • Lutter contre les espèces invasives
    Les espèces invasives sont l’un des premiers facteurs de l’érosion de la biodiversité à l’échelle mondiale. Le bassin maritime est déjà menacé : poisson lion, halophilea, etc.
  • Préserver le domaine public maritime naturel
    L’économie bleue s’exerce majoritairement en mer et sur le littoral, impliquant une occupation croissante du domaine public maritime. Les stratégies départementales de gestion du DPM naturel (en Martinique et Guadeloupe) sont des documents respectivement validés ou en cours d’élaboration, donnant un cadre pour la gestion durable du DPM naturel, alliant la possibilité de mise en place d’installations en mer tout en préservant l’environnement et les paysages.
  • Préserver les espèces marines à statut
    La protection des espèces marines est également prioritaire. Plusieurs outils existent déjà, qu’il faudra veiller à maintenir tant que la situation ne s’améliore pas : les PNA Tortues marines et Iguane, la réglementation de la pêche maritime, le sanctuaire Agoa pour la protection des cétacés, etc.
     

Financement

  • Trouver des modes de financement innovants
    L’objectif est de solliciter ou de faire naître des initiatives privées afin de financer en partie la préservation de l’environnement marin.
     

Gouvernance

  • Renforcer la qualité de gouvernance des AMP (moyens, réseaux des AMP, etc)
  • Améliorer la gouvernance sur le littoral
  • S’appuyer sur les comités de l’eau et de la biodiversité (CEB) pour agir en faveur de la biodiversité marine
  • Mettre en œuvre les actions prévues pour réduire les pollutions d’origine terrestre par les documents stratégiques tels que le SDAGE et les documents d’orientations agricoles

De nombreux outils de gouvernance existent désormais afin d’agir en faveur de la protection de l’environnement marin : le CMUBA, les comités eau & biodiversité, les instances gestionnaires des aires marines protégées (parc naturel marin, réserve, parc national, parc naturel régional, etc), les contrats de milieu, etc.

Il s’agit d’assurer une meilleure coordination entre les plans de gestion et schémas directeurs de ces outils de gouvernance afin de garantir une cohérence des actions, compte-tenu des compétences de chacun.

Il est enfin nécessaire de mieux prendre en compte le lien terre-mer et l’interface qu’est le littoral. Les politiques publiques terrestres et maritimes se croisent et doivent chacune prendre l’autre en compte.
 

Police

  • Renforcer la police contre la délinquance environnementale
    La mer est un espace partagé et libre, et l’intensification des actions de police contre la délinquance environnementale est une attente forte des professionnels du monde maritime, et des usagers de la mer.
     

Réchauffement climatique

  • S’adapter pour faire face au réchauffement climatique
    Cet enjeu est transversal et commun à de nombreuses thématiques. Il s’agira ici en particulier de lutter contre l’érosion du trait de côte.
    Cet objectif se retrouve donc également dans les thématiques « risques » et « recherche et innovation ».
     

Connaissance

  • Améliorer la connaissance de la biodiversité marine
    Il s’agit ici d’un objectif assez généraliste mais qui est fondamental tant le milieu marin du bassin Antilles est riche. Des campagnes d’inventaire telles que celles déjà menées par le Museum national d’histoire naturelle (Karubenthos et Madibenthos) ont permis des avancées significatives mais les travaux restant à mener sont encore très importants.
  • Améliorer la connaissance sur les pressions qui s’exercent sur les milieux littoraux insulaires et les espèces, ainsi qu’en écotoxicologie des principaux polluants
  • Mener des actions de recherche sur le lien terre/mer et les impacts des modifications du climat
    Outre la connaissance de la biodiversité elle-même, il est indispensable de connaître très précisément les pressions qu’exercent les activités maritimes et les activités anthropiques à terre, et d’en définir l’impact sur les milieux (mangroves, herbiers, récifs coralliens) et les espèces. À partir de cette connaissance, des mesures de gestion adaptées pourront être prises.
    Ces travaux de recherche devront en particulier prendre en compte les enjeux liés au réchauffement climatique : recul du trait de côte, montée des eaux…
  • Améliorer de la connaissance pour la restauration écologique des milieux (génie écologique)
    La priorité doit rester la protection de l’environnement marin. Toutefois, une fois que la dégradation est constatée, des actions de génie écologique peuvent être envisagées.
    Leur bonne connaissance est donc indispensable pour envisager de les mettre en œuvre.
  • Mieux connaître l’état des masses d’eau hauturières
    Les travaux réalisés en particulier dans le cadre des SDAGE sont relatifs aux masses d’eau côtières. L’état des masses d’eau hauturière reste relativement inconnu à ce stade.
     

Formation aux métiers de la mer

Offre de formation

  • Identifier l’offre de formation existante
  • Identifier les besoins spécifiques des différentes filières maritimes en tenant compte des gisements d’emplois locaux et durables

Ces deux objectifs sont prioritaires.
Il s’agit de mieux connaître l’offre de formation maritime existante aux Antilles, initiale ou continue, en termes de variété de formations, de nombre de formés, d’intégration des diplômés dans les filières de l’économie bleue… et d’identifier si elle est en adéquation avec les besoins des filières.

  • Améliorer l’attractivité des centres de formation du bassin
  • Développer l’offre de formation continue
    Les métiers de la mer sont en constante mutation et doivent s’adapter aux transitions écologiques, énergétiques, numériques en cours. Les formations, afin de garder leur attractivité et afin de répondre aux attentes des futurs employeurs, doivent intégrer ces changements et les intégrer dans leurs offres. Par ailleurs, la formation continue doit être renforcée.
  • Développer la transmission des savoirs au sein des entreprises
    Certains métiers du monde maritime – la pêche par exemple – peuvent relever du secteur artisanal. Ces métiers nécessitent un savoir-faire et une expertise très opérationnelle, qui sont souvent transmis de génération en génération ou en tout état de cause, par compagnonnage au sein des entreprises. Cette transmission des savoirs doit être valorisée et encadrée.
     

Qualité de la formation

  • Moderniser les outils de formation existants pour optimiser l’offre de formation à l’échelle du bassin et accompagner de manière continue les évolutions numériques et technologiques et de dématérialisation
  • Intégrer les enjeux de durabilité et d’environnement marin dans tous les parcours de formation
  • Maintenir, développer et adapter les compétences des formateurs
    Il s’agit ici de proposer des formations qui soient adaptées aux besoins des employeurs et des offres d’emploi, ainsi qu’aux évolutions des contextes économique, social et environnemental.
     

Sensibilisation

  • Valoriser et communiquer sur les métiers de la mer
  • Promouvoir l’offre de formation existante au sein du bassin
  • Faciliter l’accès aux formations
  • Favoriser l’inclusion maritime
    Les métiers de la mer sont peu connus et restent souvent perçus comme étant limités aux seuls métiers de la pêche. Il s’agit donc ici de mieux promouvoir la diversité des métiers existants et de les rendre plus attractifs.
    Cet enjeu est donc également en lien avec la thématique « mer & société » puisqu’il s’agit de sensibiliser également plus largement à l’importance de la mer (par sa richesse en termes de biodiversité, par les emplois qu’elle peut générer, par le lien entre les États qu’elle peut créer…).
     

Coopération régionale

  • Identifier l’offre et les besoins de formation de la Caraïbe
  • Adapter de manière ciblée l’offre de formation à l’échelle de la Caraïbe
    Il s’agit de mieux identifier l’offre de formation maritime existante à l’échelle de la Caraïbe, pour à la fois pouvoir proposer une offre aux habitants du bassin – qui pourraient se tourner vers des formations dans des îles voisines, plutôt que d’aller en Europe.
     

Mer et société

Tour des Yoles, Martinique | © Thomas Sainvet - Passifoto

 

Sensibilisation à la mer

  • Développer une conscience environnementale marine chez les plus jeunes
  • Ancrer cette sensibilité environnementale dans l’ensemble de la population
  • Restaurer les habitats marins via des projets citoyens et scolaires
  • Valoriser le patrimoine culturel et l’histoire maritime du bassin

Ces objectifs visent à ancrer une culture et une sensibilité de la mer au sein de la population aux Antilles, afin de mieux en comprendre les enjeux (protéger les océans et leur biodiversité) et les opportunités (emplois, loisirs, etc). Il s’agit de communiquer de manière positive afin d’enjoindre à agir et à faire, et de ne pas être défaitiste dans sa communication.

Auprès des plus jeunes, des outils tels que les Aires marines éducatives sont des outils pédagogiques intéressants, qu’il conviendrait de mettre en réseau au sein du bassin Antilles.

Par ailleurs, compte tenu en particulier du vieillissement de certains territoires (Guadeloupe et Martinique), les personnes âgées ne devront pas être écartées de toutes ces mesures.

En réalité, il s’agit ici de trouver ce qui fait sens et ce qui est commun à l’échelle du bassin.
 

Pratique des activités nautiques

  • Développer les pratiques sportives pour le plus grand nombre
  • Renforcer les événements nautiques sportifs
  • Consolider la pratique des activités traditionnelles

Ces objectifs visent à utiliser le sport comme vecteur de découverte et d’appropriation de la mer et de son environnement.
La mer comme vecteur de santé et de bien-être par la pratique d’activités nautiques et balnéaires doit également être valorisée.
Les activités et évènements pratiqués sur le littoral et en mer devraient intégrer le concept d’éco-responsabilité.
 

Métiers de la mer

  • Renforcer le poids de l’économie bleue dans l’économie du bassin
    La croissance bleue est un des piliers de la politique maritime intégrée de l’Union européenne. L’Europe entend mobiliser le potentiel de croissance inexploité dans son économie bleue tout en assurant la préservation de la biodiversité et la protection de l’environnement.
    Le développement de l’économie bleue durable – définie comme l’économie maritime et littorale en lien avec la mer - est un des 4 grands objectifs de long terme de la stratégie nationale pour la mer et le littoral.
    Localement, les décideurs se saisissent de ce sujet, de nombreuses collectivités se sont dotées de directions dédiées à la croissance bleue, des études sont menées pour mieux en comprendre les contours et les potentiels.
    L’économie bleue doit désormais jouer un rôle majeur dans l’économie du bassin.
  • Employer les populations locales pour exercer les métiers de la mer
    En lien avec la thématique « formation professionnelle » : renforcer l’économie bleue nécessite avant tout une main d’œuvre qualifiée. Il est donc indispensable, afin que les retombées de cette économie soient fortes pour le bassin, qu’elle permette des emplois locaux.
    En particulier, dans certains domaines comme les loisirs nautiques, les emplois sont principalement occupés par des personnes venues hors bassin pour s’installer aux Antilles, faute de main d’œuvre qualifiée localement.
    La sensibilisation du plus grand nombre aux enjeux maritimes devrait donc permettre également d’offrir davantage d’opportunités en termes d’emplois.
     

Gouvernance

  • Former les décideurs aux enjeux maritimes
    Afin que les décideurs (élus en particulier, mais également institutionnels) puissent se saisir des enjeux maritimes, à leur importance en termes de retombées économiques et d’impact environnemental, il est avant tout nécessaire que ces décideurs s’approprient la mer, qu’ils puissent la parcourir et ainsi mieux l’appréhender..
     

Région Caraïbe

  • Affirmer le rôle de la mer comme colonne vertébrale du bassin Antilles
    En lien avec la thématique « coopération maritime » : le dénominateur commun entre les Antilles françaises et leurs voisins caribéens est avant tout la mer qui les relie. Ces sujets maritimes, qu’il s’agisse de protection de l’environnement ou de développement d’activités économiques (transports en particulier) devraient donc être des sujets majeurs de coopération entre les États et entre les peuples.
     

Pêche et aquaculture

Connaissance

  • Améliorer les connaissances scientifiques sur les espèces biologiques et leurs milieux
    Il s’agit ici de mieux connaître les espèces d’intérêt halieutique pêchées dans les eaux du bassin. Ces travaux pourront également servir l’enjeu suivant relatif à la gestion de la ressource : en effet des connaissances sur les cycles biologiques, sur les migrations de certaines espèces, sur les tailles de maturité sexuelle, etc. sont indispensables pour envisager une pêche durable.
    De sensibiliser à la ciguatera.
    Par ailleurs, afin d’anticiper et de préparer le domaine de la pêche aux conséquences du réchauffement climatique, il est indispensable d’approfondir les connaissances sur l’impact de ce réchauffement sur les espèces et habitats du bassin. Des travaux spécifiques aux eaux des Petites Antilles devront être menés pour accompagner les pêcheurs.
    Cet objectif rejoint ceux de la thématique « environnement marin ».
  • Renforcer les connaissances sur les ressources halieutiques et sur le suivi de la pêche (technique, sociale et économique)
    Il s’agit ici de mener des travaux sur la profession même et de bien suivre l’évolution dans le temps. Les travaux de l’Ifremer dans le cadre du Système d’information halieutique (SIH) permettent déjà de répondre en grande partie à cet objectif.
    L’enjeu de la connaissance des stocks est essentiel et rejoint bien sûr l’enjeu de gestion de la ressource. Il s’agit d’une part de connaître les stocks des principales espèces d’intérêt halieutique mais également d’assurer des suivis dans des zones à statut de protection (cantonnements, réserves, zones fonctionnelles halieutiques…).
     

Gestion de la ressource

  • Encadrer l’activité de pêche
  • Protéger la ressource halieutique et préserver les milieux

La gestion de la ressource est une nécessité afin de préserver une activité de pêche durable au sein du bassin maritime. Les données relatives aux quantités pêchées doivent être consolidées et l’activité de pêche encadrée. Des mesures de protection d’espèces ou d’espaces (mise en place de cantonnements) peuvent être mises en œuvre. Ces objectifs sont en lien avec la thématique « Environnement marin ».

  • Redéployer en partie les pêcheries vers le large
    La modification des lignes directrices pour l’examen des aides d’État dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture ouvre la possibilité d’un financement de nouveaux navires de pêche de moins de 12 mètres, dans l’optique d’un redéploiement de la flotte de pêche vers le large (pêche sur DCP notamment). En effet, le rapport ministériel de juin 2018 sur le renouvellement de la flotte dans les RUP indique que « même si les données sont partielles, leur analyse montre que l’exploitation du plateau continental est saturée… Par contre la ressource disponible en pélagique est peu impactée ». Il existe donc un vrai levier de croissance sur la pêche au large, qui permettrait d’accroître la part locale des poissons consommés.
  • Renforcer les contrôles
    Le contrôle de la pêche INN (illégale, non déclarée, non réglementée) est un objectif prioritaire afin d’éviter le pillage des ressources halieutiques et les trafics illégaux.
    Cet objectif est en particulier inscrit dans les plans régionaux de contrôle des pêches et de l’environnement marin, qui assurent la coordination des moyens nautiques de police afin de renforcer les contrôles.
     

Une main d’œuvre qualifiée

  • Favoriser le renouvellement des générations
    La population des marins-pêcheurs est vieillissante et sur le déclin. Un effort doit être consenti pour renouveler les marins-pêcheurs, en diversifiant et adaptant le métier afin de le rendre plus attractif pour les nouvelles générations.
  • Assurer la formation des marins-pêcheurs
    Cet objectif rejoint ceux de l’enjeu suivant, relatif à la structuration des filières. En effet, les marins-pêcheurs ont longtemps été formés « sur le tas », par transmission orale et par l’expérience. Aujourd’hui, tous les pêcheurs doivent pouvoir justifier d’un certain niveau de formation.
    Il sera également indispensable de développer des formations afin que les marins- pêcheurs soient de véritables chefs d’entreprise.
    En lien avec la thématique « formation professionnelle », qui détaille tous les aspects de cet objectif.
     

Structuration des filières

  • Professionnaliser les entreprises
  • Réduire la fracture numérique au sein de la filière
  • Mieux valoriser les produits de la mer
  • Mettre en place et gérer des équipements portuaires qui répondent aux besoins des professionnels
  • Assurer une organisation collective de la filière

Le marché local est déficitaire par rapport à la demande des consommateurs et les importations de produits de la mer restent aujourd’hui majoritaires.
Il est nécessaire d’accompagner l’augmentation de la production, la professionnalisation des entreprises et l’amélioration des conditions de conservation et de ventes des produits halieutiques afin de garantir la pérennité de la profession de marin-pêcheur et la développer.
 

Pêche de loisir

  • Évaluer la pêche de loisir
  • Favoriser le développement d’une pêche maritime de loisir durable

La pêche de loisir est mal connue et évaluée, mais les quantités pêchées ne sont pas négligeables et ses modalités (engins, période…) doivent s’inscrire dans une logique de durabilité.

En lien avec les thématiques « environnement marin » et « mer et société ».
 

Gouvernance

  • Améliorer la gouvernance (partagée et partenariale)
    Au-delà des pêcheurs et des institutionnels, dont les relations sont réglementées (exemple : obligation de consultation du CRPMEM pour les arrêtés pêche), il s’agit ici de développer de plus en plus de partenariats entre scientifiques et pêcheurs, entre gestionnaires d’AMP et pêcheurs, mais également avec les partenaires de la Caraïbe.
    Sur ces sujets sensibles, il s’agit donc de renforcer la mise en réseau et la coopération.
    Les mesures de gestion partagées assurent une pêche durable. Cet enjeu rejoint celui de la gestion de la ressource et celui de la connaissance : en effet, en l’absence de travaux suffisants sur la ressource halieutique, il s’agit de s’entourer des « experts » sur le terrain, et notamment des pêcheurs.
    En lien avec « coopération régionale maritime », « environnement marin » et « mer et société ».
  • Mieux reconnaître les spécificités des RUP
    L’activité de pêche dans le bassin Antilles reste très différente de la pêche en Europe continentale puisqu’elle est majoritairement artisanale. Ces spécificités doivent être relayées auprès des instances nationales et européennes.
     

Performance environnementale

  • Promouvoir les pratiques de pêche durable
    L’impact de la pêche sur l’environnement peut être réduit notamment par une meilleure efficience des moteurs, par une meilleure gestion des déchets, par une évolution vers des engins de pêche durables.
    Cet objectif rejoint bien sûr ceux de la thématique « environnement marin ».
     

Aquaculture

  • Développer l’aquaculture en respectant la résilience du milieu (apports en intrants, etc)
  • Améliorer le taux d’octroi d’aides aux aquaculteurs
  • Assurer un appui et des outils techniques aux entreprises aquacoles
  • Diversifier l’aquaculture en espèces locales

La filière aquacole est à relancer dans le bassin maritime qui a un fort potentiel de production.
Pour mémoire, le développement de l’aquaculture est un des objectifs de la Stratégie nationale pour la mer et le littoral.
 

Changement climatique

  • Anticiper les effets du changement climatique
    La mer est sensible, fortement impactée par les changements globaux, et les pêcheurs restent tributaires de ce que fournit la mer. Les pêcheurs et les aquaculteurs sont des sentinelles sur ce sujet et ils devront certainement être précurseurs dans l’adaptation au changement climatique.
     

Plaisance, croisière et activités nautiques

Marina du Gosier, Guadeloupe | © Marina du Gosier

 
  • Augmenter les capacités d’accueil pour la plaisance et la grande plaisance sans porter atteinte au bon état écologique et aux paysages et en respectant l’identité des îles
  • Conforter l’attractivité nautique du bassin pour les touristes
  • Définir et valoriser un positionnement stratégique « Nautisme et Antilles françaises »
  • Renforcer la complémentarité des ports de plaisance à l’échelle du bassin

Le bassin maritime souffre d’un manque de capacité d’accueil pour la plaisance par rapport à la fréquentation, en hausse régulière, impactant de manière négative l’environnement marin (mouillage forain en zones sensibles, etc).

Les lieux d’accueil de la plaisance (ports, ZMEL) sont également des lieux d’interface entre la terre et la mer, et doivent être équipés pour conforter l’attractivité et l’accueil de ces zones. L’enjeu est également fort pour la fréquentation touristique des communes littorales. L’offre à l’échelle du bassin se doit d’être complémentaire et jouer sur un positionnement commun.

De même afin de développer la croisière au sein des îles françaises, elles doivent s’inscrire dans une logique de captation des flux de paquebots dans l’arc caribéen.

  • Améliorer la résilience de la filière nautique aux cyclones et aux crises sanitaires
    La filière nautique doit penser sa résilience face à l’augmentation du nombre et de l’intensité des phénomènes cycloniques et sanitaires, en imaginant des actions de résilience innovantes afin d’éviter les échouements des navires et de maintenir des activités de croisière.
     

Compétitivité des entreprises du nautisme

  • Renforcer un dispositif fiscal adapté compte tenu de la situation du bassin
  • Maintenir l’expertise technique des professionnels du nautisme

La filière nautique doit contribuer à la lutte contre le chômage des îles du bassin maritime en recrutant localement. Les formations professionnelles et l’expertise technique doivent être adaptées au marché du travail local.
La mise en place de zones duty-free pour les navires de croisière en escale dans les Antilles françaises est un exemple de dispositif fiscal adapté.

  • Développer une filière de déconstruction des navires de plaisance à l’échelle du bassin
    La question des navires en fin de vie doit être traitée de manière urgente, grâce notamment à la mise en place de la filière REP qui permet de financer le démantèlement des navires. Cependant, des financements doivent être trouvés pour le transport des BHU vers les centres agréés de démantèlement.
  • Préserver le foncier côtier pour des activités liées à l’économie bleue
    Les entreprises des filières de l’économie bleue (construction et réparation navale, entreprises nautiques, ports à sec, etc) doivent être implantées en bord de mer où la pression foncière dans un contexte insulaire est extrêmement forte. Les schémas d’aménagement du territoire doivent intégrer cette problématique.
     

Se tourner vers la mer

  • Sensibiliser les décideurs au nautisme
    Afin que les décideurs (élus en particulier, mais également institutionnels) puissent se saisir des enjeux liés au nautisme, de son importance en termes de retombées économiques et d’impact environnemental, il est avant tout nécessaire que ces décideurs connaissent le nautisme, ce qu’il représente, son potentiel…
  • Développer les sports nautiques comme filières de diversification touristique
    Les îles du bassin Antilles connaissent une forte pression touristique, qui devrait s’accroître dans les années à venir (volonté politique forte). Afin que le tourisme augmente tout en respectant la capacité de charge des îles, il est indispensable de diversifier l’offre touristique pour d’une part mieux « répartir » les visiteurs sur l’ensemble du territoire, à terre comme en mer, mais également pour conforter leur attractivité.
  • Développer la pratique des activités traditionnelles (yoles, gommiers, aviron, bwa flo…)
    Cet objectif rejoint la thématique « mer & société » : au-delà des activités nautiques classiques, qui peuvent être pratiquées n’importe où dans le monde, il s’agit ici de développer les activités traditionnelles pour d’une part préserver le patrimoine culturel des Antilles françaises, mais également pour diversifier l’offre touristique.
  • Développer la pratique de la natation et de la plongée
    Cet objectif rejoint la thématique « mer & société » : afin que l’appropriation de l’environnement maritime des îles puisse se réaliser, il est indispensable que les Antillais découvrent le milieu qui les entoure.
    L’apprentissage de la pratique de la natation, en hausse ces dernières années, est un premier pas indispensable : cet effort doit être poursuivi et maintenu, en particulier auprès des plus jeunes.
    S’agissant de la plongée, elle est majoritairement pratiquée par les touristes résidant hors du bassin : sa pratique doit être développée afin qu’un plus grand nombre puisse connaître la richesse des fonds marins antillais. Cet objectif rejoint ici celui de la sensibilisation du public dans la thématique « environnement marin ».
     

Performance environnementale

  • Réduire l’impact des infrastructures et des équipements d’accueil (ports, zones de mouillages)
    L’impact de la plaisance sur les milieux marins est particulièrement important. Pourtant, de nombreux outils existent et peuvent être mis en place pour pratiquer une plaisance responsable et durable : ainsi, des zones de mouillages organisés peuvent être réalisées pour limiter les mouillages forains, et les gestionnaires de ces zones peuvent s’équiper de dispositifs pour recueillir les eaux usées des navires.
    S’agissant de la croisière, il est indispensable que son impact environnemental puisse être limité, en particulier lors des escales (pollution de l’air…).
  • Accompagner les acteurs dans l’évolution de leurs prestations
    Les prestataires nautiques évoluent dans le milieu naturel, et de son bon état dépend la qualité de la prestation. Ainsi les prestataires nautiques doivent orienter leurs prestations vers plus de découverte de la nature et de sensibilisation à l’environnement.
     

Ports de commerce et réseaux maritimes

GPM Martinique | © JBB

 

Gouvernance

  • Renforcer une stratégie de développement concertée des ports et définir des stratégies communes (le hub « Martinique-Guadeloupe »)
  • Renforcer les partenariats État / Collectivités et le secteur privé et ainsi le rôle des grands ports au service du développement territorial

La coordination des actions des ports, de l’État et des collectivités vise à améliorer la compétitivité des GPM et au-delà de l’économie de chaque île du bassin.
Le conseil de coopération interportuaire Antilles-Guyane créé en 2016 permettra cette mise en réseau et l’élaboration d’une stratégie concertée (ni unique, ni commune).
L’objectif est donc bien une harmonisation et un partage accrus des pratiques.

En particulier, les Antilles doivent être alliées sur la question du transbordement afin de pérenniser les lignes directes vers la Martinique et la Guadeloupe en provenance de l’Europe continentale. À défaut, il y aurait un risque que les Antilles françaises soient « feederisées », c’est-à-dire qu’elles deviennent une étape secondaire, sans ligne directe avec les ports d’Europe. L’importance de l’activité d’exportation de la banane antillaise pour le maintien d’une ligne directe est également soulignée.

Par ailleurs, le développement portuaire n’est possible que s’il y a un développement du territoire (notion de hinterland). Les ports étant de véritables outils au service des territoires, leur gouvernance doit être suffisamment partagée et partenariale pour permettre un développement portuaire intégré et durable.
 

Compétitivité à l’international

  • Conforter sa position dans le marché international des flux de marchandises
  • Consolider les grands ports dans leur vocation de porte d’entrée de l’Europe

Le bassin maritime est déjà dans le marché mondial puisque 90 % de la consommation vient de l’extérieur : l’objectif désormais est surtout d’y rester, nos territoires y sont en tout état de cause contraints.

L’élargissement du canal de Panama offre une opportunité de développement de l’activité des ports des îles du bassin maritime à l’échelle internationale, notamment pour les activités de transbordement. S’agissant du cabotage inter-îles, il reste trop volatile et peu adapté au marché des Petites Antilles pour être développé : le marché n’existe pas.

Les Antilles françaises sont une tête de pont de l’Union européenne, ce qui constitue une véritable force pour le bassin et un atout aux yeux des armateurs.
 

Performance économique

  • Améliorer la fluidité et l’efficacité de la chaîne logistique au sein du Marché Unique Antillais (MUA)
    Depuis le 1er janvier 1995, les régions de Guadeloupe et de Martinique constituent un territoire fiscal unique au regard de la TVA, des accises et de l’octroi de mer. Les marchandises produites en Guadeloupe ou importées dans cette région et qui sont expédiées ou livrées en Martinique, et vice-versa, ne sont donc pas soumises à des formalités de dédouanement.
    La mise en place du MUA, territoire fiscal unique en Martinique et en Guadeloupe, a été une avancée majeure pour une approche en « coopétition » (mot-valise combinant la nécessaire « coopération » et l’inévitable « compétition ») des 2 territoires.
    Toutefois, elle ne constitue qu’une 1ère étape, qui doit désormais être renforcée et consolidée par l’efficacité de la chaîne logistique.
    Par ailleurs, la mise en place de l’indice de coût logistique permettrait par exemple d’intégrer des classements internationaux et de pouvoir valoriser les avantages concurrentiels des ports du bassin vis-à-vis des autres ports de la Caraïbe.
  • Mettre en place des équipements portuaires qui répondent aux besoins des professionnels
    Afin de favoriser l’économie bleue au sein du bassin, il est non seulement indispensable d’avoir une main d’œuvre qualifiée mais également de proposer des aménagements qui puissent répondre aux attentes de tous les professionnels (compagnies de transport maritime, croisière, nautisme…). Ces infrastructures conditionnent l’interface avec le terrestre et les territoires dans leur ensemble.
    En lien avec les thématiques « plaisance, croisière et activités nautiques » et « pêche et aquaculture ».
  • Maintenir et/ou augmenter la capacité de réparation navale dans les ports
    Les performances économiques des ports reposent en grande partie sur l’optimisation de leur foncier.
    En outre, la destination de ce foncier constitue un enjeu majeur dans l’aménagement des territoires et pour le développement de certains secteurs de l’économie bleue.
    En particulier, le maintien et le développement des constructeurs navals – activité qui ne peut exister que sur le littoral – doivent être impérativement privilégiés par les ports.
  • Développer l’intelligence économique
    L’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques.
    Compte tenu de la concurrence au sein de l’arc caribéen, les ports du bassin et les transporteurs ne peuvent s’exonérer de se positionner très vite – et plus vite que leurs concurrents – dans ces nouvelles technologies.
    La mise en place des « Port Community Systems » au sein de la Caraïbe, avec les îles françaises comme précurseurs, permet au bassin de marquer le pas.
    Cette intelligence économique nécessite en particulier la dématérialisation des flux de données et leurs consolidations dans des délais resserrés. Elle permettra d’anticiper les évolutions du marché.
    En ce sens, cet objectif rejoint également la thématique « formation professionnelle maritime » puisque la main d’œuvre antillaise, à tout niveau de responsabilité, doit être formée pour mieux appréhender cette nécessité.
     

Performance environnementale et changement climatique

  • Accompagner la transition énergétique et écologique de tous les ports de la façade et des transports/réseaux
  • Adapter les ports et les transports maritimes au changement climatique
  • Atténuer les effets du changement climatique

Le développement durable des GPM et autres ports de commerce (à Saint-Martin et Saint-Barthélemy en particulier) nécessite la mise en place d’investissements permettant de réduire les impacts sur l’environnement et de permettre l’accueil des nouvelles générations de navires plus propres.

Cette nécessaire transition écologique des ports et des navires doit également permettre de mieux anticiper les effets du changement climatique : l’argument écologique sera alors aussi un argument économique par les innovations qui seront mises en place et les nouveaux services portuaires qui seront développés.
 

Recherche et innovation

Application/valorisation de la recherche

  • Développer les structures et outils de transfert
    Il s’agit ici d’un objectif majeur de cette thématique « recherche & innovation » pour répondre à l’enjeu d’application de la recherche.
    Ces structures de transfert permettent de faciliter les liens entre le monde économique et le monde universitaire, entre les chercheurs et les entreprises ou autres entrepreneurs.
    Cet objectif peut conduire à la mise en place d’instituts techniques.
  • Mieux connaître les travaux de recherche et les valoriser à des fins d’innovation
    Il s’agit non seulement de diffusion de connaissance mais aussi de partage de ces connaissances. La problématique de la diffusion et du partage est récurrente dans tous les secteurs de recherche.
  • Valoriser économiquement les ressources
    Cet objectif vise à permettre un gain économique à la suite des recherches réalisées.
    Il consiste également à ce que les chercheurs et entrepreneurs se protègent en matière de propriété intellectuelle, et qu’ils déposent ainsi des brevets pour valoriser toutes les innovations mises en place.
  • S’orienter vers des outils innovants
    Il s’agit ici de s’orienter vers de nouvelles formes de recherche, en s’appuyant par exemple sur la science participative (en faisant ainsi le lien avec l’objectif suivant) ou sur des outils innovants dans une approche de recherche à l’échelle du bassin (images satellitaires par exemple).
     

Gouvernance et moyens de la recherche

  • Renforcer les moyens humains et financiers dédiés à la recherche
    Il s’agit ici d’un objectif majeur pour cet enjeu : il faut avant tout renforcer les équipes de recherche et les moyens qui leur sont alloués aux Antilles. Alors que le bassin est constitué uniquement de territoires insulaires – voire archipélagiques – et que leur linéaire côtier est très important, la recherche dédiée à des sujets maritimes reste plutôt limitée.
  • Améliorer la cohésion des acteurs en structurant la recherche et l’innovation maritimes / marines à l’échelle du bassin
  • Développer et adapter les filières de formation aux besoins

La structuration de la recherche et de l’innovation en améliorant la gouvernance et les moyens alloués est une priorité forte. Il s’agit notamment de mutualiser des outils et équipements de recherche ou d’application technique entre territoires.

Les Antilles françaises, en tant que « laboratoire » idéal pour étudier les impacts du changement climatique, doivent attirer les moyens humains et financiers de la recherche.
Cet enjeu rejoint la thématique « formation professionnelle ».
 

Objets prioritaires de recherche et d’innovation

  • Améliorer la connaissance de la biodiversité marine et des pressions qui s’exercent sur les milieux littoraux insulaires (mangroves, herbiers, récifs coralliens) et les espèces
  • Améliorer la connaissance pour une meilleure gestion des ressources halieutiques
  • Identifier les ressources minérales et énergétiques pour une exploitation durable
  • Connaître et prévoir les risques naturels côtiers (érosion, trait de côte, submersion marine, tsunami, échouements massifs de sargasses…)
  • Développer la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales
  • Soutenir les actions de recherche sur les dépollutions et décontaminations

Les acteurs maritimes du bassin doivent inscrire leurs programmes de recherche et d’innovation dans une démarche de « faire mieux plutôt que faire plus » afin de préserver l’identité de ses îles.

Plusieurs sujets prioritaires de recherche ont été déterminés (voir objectifs stratégiques ci-joints) : ces besoins de connaissance ont également été identifiés dans les thématiques correspondantes (environnement marin, risques, pêche et aquaculture…).
 

Ressources marines

Connaissance

  • Identifier les ressources minérales, biologiques et énergétiques pour une exploitation durable
  • Capitaliser la connaissance à l’échelle du bassin à partir des expériences déjà menées
  • Sensibiliser les acteurs institutionnels aux possibilités de développement et d’exploitation des ressources marines

Les potentialités du bassin maritime en termes de ressources marines nouvelles, hors ressources halieutiques, sont très mal connues. Cet objectif vise à identifier ces ressources marines (extractions de matériaux et de granulats marins, potentiel de développement en énergies marines renouvelables…) et à capitaliser, partager cette connaissance au sein du bassin.
 

Valorisation économique

  • Favoriser l’innovation et la mise en place d’entreprises d’exploitation durable des ressources marines
    L’exploitation des ressources marines est une filière économique à fort potentiel pour le bassin maritime, pouvant contribuer non seulement au développement de son économie mais aussi à son indépendance énergétique.
    En effet, au niveau énergétique, les objectifs du Grenelle de l’environnement pour les DOM, réaffirmés par la Loi transition énergétique pour une croissance verte, sont ambitieux : en 2020, 50 % de l’énergie consommée doit être produite à partir de sources renouvelables et à l’horizon 2030, l’autonomie énergétique doit être atteinte.
    Cependant, l’exploitation des ressources doit être durable et s’inscrire dans une politique de préservation du milieu marin et de sa biodiversité.
     

Sensibilisation

  • Communiquer auprès du grand public autour des objectifs du Grenelle de l’environnement et de la mer
    L’acceptabilité sociale des projets d’exploitation des ressources marines est une composante importante de leur mise en œuvre.
     

Risques

Ouragan Irma, septembre 2017 | © NASA

 

Connaissance

  • Connaître et prévoir les risques naturels côtiers (érosion, trait de côte, submersion marine, tsunami, échouements massifs de sargasses…)
    Il s’agit ici de développer les actions de connaissance des phénomènes naturels et de leurs impacts potentiels sur les littoraux du bassin. Ces connaissances peuvent être mises au service de prévisions très localisées (exemple des études réalisées à la parcelle sur l’impact de l’évolution du trait de côte) ou être beaucoup plus générales sur l’impact de ces risques (par exemple pour l’impact sanitaire des échouements de sargasses) ou inscrites dans un contexte global (par exemple pour les questions relatives au changement climatique).
     

Action publique

  • Coordonner l’action publique grâce à la mise en place de plans d’actions
    À chacun des risques connus, des plans d’actions sont associés. Par exemple, les plans de prévention des risques, la stratégie nationale de lutte contre l’érosion du trait de côte, etc. Il s’agit ici non pas de créer de nouveaux plans d’actions mais plutôt d’assurer une meilleure coordination entre ces plans et entre les acteurs concernés, compte-tenu des compétences de chacun.
    Il s’agira également de mettre en place des outils de résilience pour favoriser le retour à la normale des activités côtières après un événement majeur.
  • Sensibiliser le grand public et prévenir les accidents
    La puissance publique a un véritable rôle à jouer dans la sensibilisation du grand public pour mieux anticiper les phénomènes naturels et pour mieux prévenir les risques d’accidents en mer. Il s’agit ici de mener des campagnes d’information et d’organiser des exercices pour que chacun puisse acquérir les bons réflexes.
  • Lutter contre les échouements massifs d’algues sargasses
    Les échouements massifs de sargasses engendrent des impacts sanitaires (émanation de gaz toxiques), économiques (pour le tourisme, la pêche), et environnementaux. La lutte contre les échouements est une priorité forte.
    De même, une fois les algues échouées, leur enlèvement dans des délais restreints est également une priorité de l’action publique dans les Antilles françaises.
    Cet objectif est également une priorité en matière de protection de l’environnement marin.
     

Sécurité maritime

  • Assurer la sécurité des biens et des personnes en circulation dans le bassin
    La plupart des objectifs précités est conditionnée à la nécessaire sécurité des biens et des personnes qui circulent par voie maritime dans le bassin maritime. Cette sécurité doit être maintenue et garantie à un très haut niveau dans les eaux françaises.
  • Mener des actions de prévention des risques dans les ports et dans les transports maritimes
    La sécurité des biens et des personnes doit également être garantie dans les ports et à bord des navires, et des exercices peuvent être organisés pour mieux s’assurer de l’efficacité des moyens engagés en cas d’accident ou d’attaque.
    Des exercices de type Sauvetage maritime de grande ampleur (SMGA) peuvent par exemple être mis en place.
  • Améliorer la sécurité dans la bande côtière
    La sécurité dans la bande côtière est assurée par des moyens spécifiques, en particulier compte tenu des compétences partagées dans la bande littorale maritime des 300 mètres entre le Délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer et les maires.
    Les plans de balisage, la surveillance des plages, etc., sont autant d’outils permettant d’améliorer la sécurité dans la bande côtière.
     

Sécurité sanitaire

  • Assurer la sécurité des personnes à terre et en mer en cas de pandémie
  • Mener des actions de prévention des risques dans les ports et dans les transports maritimes en cas de pandémie
    La crise du Covid-19 modifie de manière durable la gestion du risque sanitaire et pandémique. Particulièrement dans le domaine maritime où, à la suite de nombreuses contaminations à bord des navires de croisière et le fort afflux de plaisanciers sur les îles du bassin maritime pour le confinement, une réflexion poussée doit être menée pour mieux gérer ce risque et assurer la sécurité des personnes.
     

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