Aquaculture
En France, l’aquaculture marine est dominée par la conchyliculture, et plus précisément, par l’ostréiculture et la mytiliculture. En 2020, la conchyliculture comptait 2 501 entreprises (contre 2 818 en 2013, -11,2%) et 15 998 emplois (16 277 en 2013, -1,7%), pour seulement 8 890 ETP (8 783 en 2013, +1,2%) du fait de l’importance de l’emploi saisonnier qui s’élevait à 44% (contre 46% en 2013). Pour sa part, la pisciculture marine totalisait en 2020 34 entreprises (contre 27 en 2013), 529 emplois et 430 ETP (539 et 502 en 2013).
Le chiffre d’affaires total de l’aquaculture s’est élevé à 796 millions d’euros en 2020, dont plus de 508 pour la seule ostréiculture. Les huîtres représentent en effet la première production aquacole (entre 64 et 71% en valeur sur la période 2018-2020), avant les moules (entre 19 et 25%) et les poissons marins (8 à 9%). En 2020, la valeur ajoutée du secteur s’élevait à 409 millions d’euros, dont 95% allait à la conchyliculture.
2018 | 2019 | 2020 | 2018 | 2019 | 2020 | |
Conchyliculture | 145 130 | 148 216 | 144 011 | 497.6 | 543.2 | 508.2 |
- Huîtres | 92 947 | 85 947 | 80 783 | 380.0 | 398.3 | 357.0 |
- Moules | 48 844 | 60 255 | 61 219 | 101.1 | 133.7 | 137.8 |
- Autres coquillages | 3 295 | 1 946 | 1 946 | 15.5 | 9.7 | 12.0 |
- Crustacés (crevettes…) | 44 | 69 | 62 | 1.0 | 1.5 | 1.4 |
Pisciculture Marine | 4 442 | 5 707 | 5 847 | 40.5 | 51.0 | 50.2 |
- Bar, daurade | 3 329 | 4 229 | 4 367 | 28.4 | 35.2 | 36.4 |
- Autres (maigre, saumon, turbot…) | 1 113 | 1 478 | 1 480 | 12.2 | 15.8 | 13.8 |
Total ventes pour la consommation | 149 572 | 153 923 | 149 858 | 538.1 | 594.3 | 558.4 |
L’aquaculture marine est très sensible à la dégradation du milieu marin, qu’elle soit causée par des pollutions chroniques de nature organique, microbiologique, chimique, ou par des pollutions accidentelles. Les problèmes causés par l’aquaculture les plus communément répertoriés se rapportent aux rejets de nutriments, aux modifications des habitats, aux impacts sur les populations de poissons et bivalves sauvages, aux transferts de maladies, aux échappements de poissons, aux pollutions chimiques.
Façade Manche Est - Mer du Nord (MEMN)
La région conchylicole Nord-Normandie compte en moyenne 300 entreprises conchylicoles pour 1 375 emplois ETP sur la période 2018-2020, représentant 16% des emplois conchylicoles nationaux. Ces deux indicateurs ont évolué légèrement à la baisse par rapport à 2013 (précédente évaluation DCSMM).
Le chiffre d’affaires conchylicole de la façade MEMN est resté stable sur la période 2018-2020, de l’ordre de 120 millions d’euros. La part de l’ostréiculture a représenté en moyenne 72%. Cette façade maritime qui inclut une seule région conchylicole (Normandie-mer du Nord) contribue à hauteur de 16% au CA conchylicole français. La valeur ajoutée conchylicole de la façade maritime MEMN s’est élevée en moyenne à 66 millions d’euros sur la période 2018-2020, dont 64% provenant de l’ostréiculture.
La pisciculture marine ne concerne qu’un nombre d’entreprises très limitées : elles étaient au nombre de 6 dans la façade MEMN en 2020. Les façades MEMN et Méditerranée représentent ensemble près de 90% de la production française des piscicultures marines en volume et environ 85% en valeur. En 2020, le CA du secteur dans la façade MEMN s’élevait à 24,8 millions d’euros.
Dans la façade MEMN, les schémas des structures normands intègrent les mesures environnementales et de gestion intégrée et durable du DPM en lien avec Natura 2000. Ils définissent en outre des mesures de régulation de l’immersion de moules et d’huîtres pour limiter les risques de propagation de maladies et de mortalités, des normes de densité ou de production annuelle par bassins de production et introduisent la notion de capacité de support des écosystèmes comme approche de précaution.
Façade Nord Atlantique - Manche Ouest (NAMO)
La façade concentre 60% des expéditions françaises de moules en valeur (en moyenne 2018-2020), avec la Bretagne-Nord comme première région mytilicole. Elle est également la seconde région ostréicole avec 31% des ventes d’huîtres nationales en volume et 29% en valeur.
Sur la période 2018-2020, 820 entreprises et 3 200 emplois ETP en moyenne sont recensés sur la façade NAMO qui recouvre le littoral de la Bretagne et des Pays de la Loire. Cette façade se classe en seconde position au niveau national avec, en moyenne, 34% des entreprises et 36% des emplois.
La façade NAMO est la façade maritime française où la conchyliculture est la plus équilibrée : le rôle joué par les productions de moules et d’autres coquillages y est plus important qu’ailleurs. Parmi les trois régions conchylicoles, c’est la Bretagne Nord qui a la plus forte contribution au CA conchylicole de la façade et qui est également la moins dépendante de l’ostréiculture ; les deux autres régions ont un profil ostréicole plus marqué. En 2020, le CA de la conchyliculture s’est élevé à 277 millions d’euros, dont 166 pour les moules.
La pisciculture marine ne concerne qu’un très faible nombre d’entreprises dans la façade NAMO. Cette façade représente 20% des entreprises, mais seulement 12% des emplois et 5% du CA au niveau national.
Dans la façade NAMO, l’adoption de pratiques d’élevage plus durables, et le respect par la conchyliculture des prescriptions s’appliquant aux sites classés, aux aires marines protégées existantes et aux habitats et espèces d’intérêts communautaires, représentent un enjeu important de la révision des schémas des structures des exploitations de cultures marines.
Façade Sud Atlantique (SA)
La façade est la première région ostréicole française : elle réalise plus de la moitié de la commercialisation des huîtres (51% en volume et 54% en valeur en moyenne entre 2018 et 2020) ; ce résultat est majoré par la pratique des transferts d’huîtres commercialisables en provenance d’autres régions. Le volume des expéditions d’huîtres expédiées a néanmoins diminué de 51 000 à 40 000 tonnes sur cette période. La façade n’est qu’en troisième position pour la mytiliculture (13% des ventes en valeur).
En 2020, la façade Sud-Atlantique comptait 873 entreprises conchylicoles fournissant 3 198 ETP, dont respectivement 634 et 2 581 en Poitou-Charente. Le CA de la conchyliculture s’élevait à 276,3 millions d’euros, dont 252,9 pour la seule ostréiculture, et la VA à 140,3 millions d’euros (123,9 pour l’ostréiculture).
La pisciculture marine ne concerne qu’un très faible nombre d’entreprises dans la façade SA, qui ne représente que 20 % des emplois au niveau national.
Les enjeux associés aux pratiques ostréicoles identifiés comme prioritaires dans la façade Sud Atlantique sont l’abandon et le défaut d’entretien des parcs ostréicoles, la gestion des déchets (métalliques, organiques, plastiques) et les impacts des activités au regard des gisements naturels et de la sédimentation.
Façade Méditerranée (MED)
La conchyliculture de la façade accueille environ 17% des entreprises et 12% des emplois conchylicoles français. C’est dans cette région que les entreprises sont les plus petites, employant chacune en moyenne 2,4 ETP. Le nombre d’entreprises conchylicoles qui s’élevait à 520 en 2013 a diminué jusqu’à 425 en moyenne 2018-2020 (-16%). La baisse du nombre d’emplois par rapport à la précédente évaluation est de moindre ampleur puisqu’elle se limite à 8% (1 039 ETP en 2020). En 2020, le CA de la conchyliculture de la façade s’élevait à 44,1 millions d’euros et la VA à 26,2 millions d’euros.
La pisciculture marine concerne un nombre d’entreprises plus important en Méditerranée que dans les autres façades maritimes : la façade en comptait 15 en 2018 et 13 en 2020. En 2020, le CA du secteur s’élevait à 36 millions d’euros.
Dans l’étang de Thau, qui constitue la première zone de production, les principaux problèmes rencontrés (indépendamment des surmortalités de juvéniles d’huîtres) se rapportent à la qualité de l’eau sur le plan microbiologique, aux efflorescences de phytoplanctons toxiques et aux risques de malaïgue (maladie due à un excès de chaleur, qui affecte les coquillages marins). L’évaluation environnementale du schéma des structures a conclu à des impacts modérés de l’activité conchylicole sur les milieux, mais conduit à intégrer des mesures d’évitement et de réduction des incidences négatives.
Source : AMURE