État écologique des stocks halieutiques

Évaluation 2018 du bon état écologique des espèces commerciales au titre de la mise en œuvre de la DCSMM


 

Chiffres-clés 2018

122 stocks de ressources halieutiques ont donné lieu à une expertise scientifique
33 stocks ont bénéficié d’une évaluation quantitative (sur les 122)
13 stocks atteignent le bon état écologique (sur les 33)


Analyse globale

L’évaluation 2018 du bon état écologique des espèces commerciales au titre de la mise en œuvre de la Directive cadre « stratégie pour le milieu marin » (DCSMM) a recensé 122 stocks de ressources halieutiques ayant bénéficié d’une analyse scientifique au niveau des 4 sous-régions marines françaises : Manche – Mer du Nord, Mers Celtiques, Golfe de Gascogne et Méditerranée Occidentale (voir méthodologie).

Lors de l’évaluation de 2018, l’état écologique a été défini pour 27 % de stocks de ressources halieutiques considérés, soit 33 des 122 stocks bénéficiant d’une évaluation analytique permettant l’estimation des 2 critères « taux de mortalité par pêche » et « Biomasse féconde » et des seuils de référence associés (par rapport au rendement maximal durable (MSY)). Sur ces 33 stocks, 13 sont évalués en bon état écologique au regard des critères de mortalité par pêche et biomasse du stock reproducteur. Les 20 stocks restants sont évalués en état écologique insatisfaisant. La mortalité par pêche est le premier critère à ne pas atteindre la valeur de référence (c’est-à-dire le rendement maximal durable) (pour 14 stocks). La biomasse du stock reproducteur n’atteint la valeur seuil que pour 10 stocks.

L’évaluation du bon état écologique n’a pas été définie pour 89 stocks, soit 73 % de stocks de ressources halieutiques considérés. En effet, les données disponibles, l’état de développement des modèles d’estimation de la dynamique de vie de ces espèces en considérant la pression de pêche, ou encore, la mise à disposition de moyens humains pour réaliser les expertises scientifiques, n’ont pas permis de renseigner de manière quantitative les deux critères considérés avec leur valeur de référence.

La plupart des stocks exploités dans les différentes sous-régions marines françaises font l’objet de prélèvements par plusieurs pays : l’état des ressources halieutiques résulte en conséquence de la pression de pêche exercée par l’ensemble des pays dont la flotte de pêche est active sur la zone.

Évaluation de l’atteinte du bon état écologique en 2018 pour les stocks halieutiques exploités dans les eaux marines françaises en métropole


Évolution

Depuis l’évaluation de 2012, la situation des ressources halieutiques tend à s’améliorer dans certaines zones : Manche – Mer du Nord puis dans la façade Atlantique pour les stocks de sole commune « Solea solea » de mer du Nord, les stocks de plie d’Europe « Pleuronectes platessa » de mer du Nord, de Manche Est et de Manche Ouest ou encore le stock de thon rouge « Thunnus thynnus ».

En revanche, le déficit de connaissance sur l’état des ressources halieutiques est particulièrement criant en Méditerranée ; pour les quelques stocks importants pour l’activité de pêche commerciale connus, les indices ne sont pas positifs. La situation des petits pélagiques (anchois « Engraulis encrasicolus » et sardine « Sardina pilchardus ») dans le golfe du Lion est très préoccupante depuis quelques années ; elle ne semble toutefois pas directement liée à la pression de pêche ce qui complexifie la prise de mesure de gestion efficace. Dans le même temps, l’augmentation de la pression de pêche sur le merlu « Merluccius merluccius » et le rouget de vase « Mullus barbatus » dans le golfe du Lion ne répond pas aux objectifs de rendement maximal durable et met en péril l’avenir de ces stocks.

Liste de stocks de ressources halieutiques pour lesquels l’état écologique a été défini en 2018


Analyse par façade maritime

La part des stocks bénéficiant d’une évaluation quantitative avec des seuils de référence définis est variable selon les façades maritimes.

La façade Manche – Mer du Nord présente le nombre le plus important de stocks évalués quantitativement : 26 sur un total de 85 stocks halieutiques exploités et ayant donné lieu à une expertise scientifique. L’effort de recherche y est plus important, du fait de l’importance historique économique et sociale de la pêche maritime dans cette zone ainsi que de certaines espèces emblématiques comme la morue « Gadus morhua » et le hareng « Clupea harengus » qui y vivent. Sur cette façade, 13 des 26 stocks évalués sont dans un bon état écologique et 13 sont dans un état écologique insatisfaisant. Les 59 stocks restants ne présentent pas les données ou les connaissances suffisantes pour permettre une évaluation selon les critères fixés par la DCSMM.

À l’échelle de la façade Nord Atlantique – Manche Ouest, l’expertise scientifique s’est basée sur un total de 87 stocks parmi lesquels seulement 22 % contribuent à l’évaluation de l’état écologique. Dans cette façade, 8 des 19 stocks évalués sont en bon état écologique et 11 stocks en état écologique insatisfaisant.

Évaluation par façade maritime de l’atteinte du bon état écologique en 2018 pour les stocks halieutiques exploités dans les eaux marines françaises

Sur la façade Sud Atlantique, 58 stocks de ressources halieutiques ont donné lieu à une expertise scientifique. Comme dans les autres façades maritimes, le nombre de stocks pour lesquels le diagnostic ne permet pas une évaluation de l’état écologique est importante (83 %). Uniquement 10 stocks contribuent à l’évaluation de l’état avec 3 stocks en bon état écologique et 7 en état écologique insatisfaisant.

En Méditerranée, l’expertise scientifique a eu lieu sur un faible nombre des stocks de ressources halieutiques : 8 stocks (anguille, thon rouge de l’Atlantique, thon germon, merlu, rouget de vase, anchois, sardine et espadon). Ce constat résulte du manque général de connaissances sur la dynamique de vie des populations de poissons et des animaux marins dans cette sous-région marine. Sur les 8 stocks considérés, un seul, le thon rouge, est dans un bon état écologique, 4 sont dans un état écologique insatisfaisant et les 3 restants ne bénéficient d’aucune évaluation.


Évolution par façades

L’analyse de l’évolution depuis l’évaluation de 2012 fait apparaître une amélioration des conditions pour la majorité des stocks suivis.

Ainsi, sur la façade Manche Est – Mer du Nord, sur les 26 stocks évalués, 20 présentent une mortalité par pêche stable ou en baisse, et 21 ont une biomasse de reproducteurs stable ou en hausse.

Le constat est similaire pour les autres façades maritimes. Ainsi, sur la façade Nord Atlantique – Manche Ouest, les conditions s’améliorent pour la majorité des 19 stocks évalués : 16 stocks présentent une mortalité par pêche stable ou en baisse, et 15 stocks ont une biomasse de reproducteurs stable ou en hausse. Sur la façade Sud Atlantique, 9 des 10 stocks évalués présentent une mortalité par pêche stable ou en baisse et 8 une biomasse de reproducteurs stable ou en hausse. Enfin, en Méditerranée, à l’exception du merlu, la mortalité par pêche diminue pour les stocks suivis et la biomasse de reproducteurs augmente ou reste stable pour 4 stocks.

Les stocks de sole commune « Solea solea », plie d’Europe « Pleuronectes platessa » et de thon rouge « Thunnus thynnus » ont atteint le bon état écologique lors de l’évaluation de 2018.

Évolution par façade maritime de la mortalité par pêche (F) et de la biomasse du stock reproducteur (SSB) des stocks exploités par les pêcheries françaises évalués quantitativement dans les eaux marines françaises


Pour aller plus loin


Méthodologie

Informations sur l’indicateur
Territoires retenus : France métropolitaine
Source : Évaluation 2018 de l’état écologique des eaux marines et de l’impact environnemental des activités humaines sur ces eaux au titre de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM) 2ème cycle. Descripteur 3 « Espèces exploitées à des fins commerciales » en France métropolitaine
Rédacteur : Ifremer et MTE/SDES
Mise à jour : tous les six ans

 

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