Les Français et la mer

Les français sont inquiets de l’état des mers et des océans. En effet, ils estiment en grande majorité que la mer est en mauvaise santé. Selon eux, les rejets provenant de la terre (déchets plastiques, pollutions chimiques et agricoles…) sont perçus comme la principale menace pour la santé environnementale du milieu marin.

Analyse générale

Depuis plusieurs années, les français sont interrogés sur leur perception à l’égard de la santé des mers et des océans : état du milieu marin, principales menaces, actions mises en œuvre en matière de protection de la mer… (baromètre d’opinion IFOP "Les Français et la Mer").

En 2019, l’inquiétude des français sur la santé des mers et des océans du globe est forte : la grande majorité des français en métropole estime que la mer est en mauvaise santé.

Les trois principales menaces perçues par les français comme pesant sur la santé environnementale des mers et des océans à l’échelle mondiale sont les rejets de déchets plastiques, pollutions chimiques et agricoles en provenance de la terre, les dégazages provenant des navires en métropole, et le réchauffement climatique.

En ce qui concerne l’utilisation des ressources marines, globalement, le sentiment de surexploitation n’apparaît pas dominant. Il existe cependant des différences entre les domaines proposés. Ainsi, si la pêche est le domaine jugé le plus souvent surexploité, à l’inverse, la grande majorité des français estime que leurs autorités n’exploitent pas suffisamment les possibilités qu’offre le domaine maritime en matière d’énergies renouvelables et de biotechnologies.

Opinion sur l’état de santé de la mer

En 2019, en moyenne, plus de 85 % des français en métropole estiment que les océans et mers du globe sont en « mauvaise santé ». Uniquement un français sur 8 considère les mers et océans comme étant en « bonne santé ». Cette perception est similaire pour les habitants des départements littoraux et non littoraux.

Entre 2008 et 2011, l’évaluation de l’état de santé de la mer par les français en métropole présente une forte variabilité inter-annuelle sans réelle tendance. Depuis 2012, la part des français jugeant les mers et les océans en « très mauvaise santé » augmente (passant de 20 % en 2012 à 37 % en 2019). De fait, la part de personnes percevant cet état comme « assez bon » et « assez mauvais » diminue.

De manière générale, la part des français considérant la mer en « très bonne santé » reste stable depuis 2008 (1 % en moyenne).

Pendant la période 2008 - 2011, les fluctuations observées ont témoigné de l’importance des évènements médiatisés conjoncturels, la part plus élevée de français de métropole considérant la mer en très mauvaise santé en 2008 (42%) peut par exemple être rapprochée de la forte médiatisation associée à l’établissement de quotas de pêche au thon rouge cette année-là.

 

Évaluation des principales menaces pesant sur le milieu marin à l’échelle globale

La perception du public sur les principales menaces pesant sur le milieu marin fluctue d’une année sur l’autre sous l’influence des événements médiatiques. En 2008, le changement climatique apparaissait comme la principale menace ; en 2009, il s’agissait des dégazages provenant des navires, en 2010 de la pêche intensive, en 2012 les marées noires. Depuis 2014, les rejets en provenance de la terre occupent la première place.

En 2019, plus de 70 % des personnes interrogées considèrent les rejets du littoral (déchets plastiques, pollutions chimiques et agricoles via les eaux pluviales, entre autres) comme la principale cause de dégradation du milieu marin. La part de la population de métropole considérant ce thème comme un danger a fortement augmenté, passant de 42 % en 2014 à 72 % en 2019. Cette augmentation peut s’expliquer d’une part par la publication accrue depuis 2014 d’articles scientifiques, articles de presse, reportages… en lien avec le sujet, notamment « les déchets plastiques », et d’autre part, par une prise de conscience par la population des effets négatifs de la pollution plastique sur les mers et océans.

La deuxième menace ressortant des enquêtes en 2019 est la pêche intensive (36 %). Le réchauffement climatique vient ensuite, devant les dégazages provenant des navires, les marées noires et l’urbanisation des côtes. Aucune différence de perception entre les départements littoraux et non littoraux n’est relevée par l’enquête conduite en métropole en 2019.

L’analyse des différences entre les réponses à cette question, posée à l’identique lors des sondages réalisés en métropole depuis 2008, confirme la très grande variabilité des opinions de la population sur les principales menaces pesant sur l’environnement marin. Ainsi, en moyenne, entre 2008 et 2019, les deux principales préoccupations mises en évidence par ces enquêtes sont les rejets en provenance du littoral (44 %) et les dégazages provenant des navires (39 %).

La préoccupation des français vis-à-vis du réchauffement climatique diminue : tandis qu’il constituait la menace principale pesant sur l’environnement marin pour les français interrogés en 2008 (48 %), il occupe en 2019 la 3ème position (30%).

Avec 16% de citations parmi les menaces, l’urbanisation des côtes demeure en retrait dans l’esprit des français.

Jugement sur l’exploitation des ressources marines dans différents secteurs d’activités

En 2019, la perception des français concernant la surexploitation des ressources marines n’apparaît pas comme un sujet dominant. Il existe cependant des différences entre les domaines proposés. Ainsi, si la pêche est le domaine jugé le plus souvent surexploité pour 44 % des français interrogés, à l’inverse, 70 % de la population sondée estime que leurs autorités n’exploitent pas suffisamment les possibilités qu’offre le domaine maritime en matière d’énergies renouvelables et de biotechnologies. Par ailleurs, 59 % de personnes sondées considèrent que la France aurait intérêt à tirer davantage parti de l’ensemble des ressources de son domaine maritime.

Concernant l’évolution des opinions entre 2006 et 2019, il est à noter que pour les français l’impression de « surexploitation » des ressources augmente de façon significative jusqu’en 2014 pour tous les secteurs évoqués, sauf pour la pêche qui voit un infléchissement de cette opinion entre 2010 et 2012.
Pendant cette même période, une nette majorité de français met en avant le fait que la France n’exploite pas suffisamment les ressources disponibles dans son domaine maritime en ce qui concerne les biotechnologies et l’énergie. Cette impression de « sous-exploitation » des ressources a augmenté fortement entre 2014 et 2019, notamment pour les biotechnologies passant de 67 % en 2014 à 78 % en 2019.

 

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