Relocalisation des activités et des biens

Dans le cadre de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a lancé, en 2012, auprès des collectivités locales intéressées, un appel à projets sur la "relocalisation des activités et des biens" dans les territoires fortement menacés par les risques littoraux.

Cet appel à projets a pour objectif d’encourager, lorsque nécessaire, la mise en oeuvre de démarches pilotes de relocalisation des activités et des biens tout en maintenant le dynamisme des territoires.

Cinq projets ont été retenus pour leur pertinence et leur engagement avec les différents partenaires locaux. Répartis sur l’ensemble des façades maritimes de métropole et d’outre-mer, ils sont représentatifs de différentes morphologies de littoral (dunaire, sableuse, rocheuse, à falaise) et de typologies d’enjeux variées.

Le ministère a accompagné ces initiatives pendant deux ans (2013/2014). Sur la base des enseignements de ces projets, une restitution nationale a été élaborée proposant des éléments méthodologiques et de doctrine concernant la mise en oeuvre de la relocalisation des activités et des biens.

L’appel à projets "Relocalisation des activités et des biens"

Dans le cadre de l’axe C de la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, l’appel à projets, lancé en 2012 par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a pour objectifs d’initier et encourager la mise en oeuvre de démarches pilotes, expérimentales et innovantes, concertées et partagées, d’opérations de relocalisation des activités et des biens dans une perspective de recomposition globale des territoires. Il est destiné à accompagner les acteurs locaux, au premier rang desquels les collectivités territoriales, et à préparer la mise en oeuvre de cette recomposition spatiale.

Il contribue à cet effet, sur un nombre limité de sites choisis pour leur pertinence, à financer les études préalables et de faisabilité (techniques, économiques, foncières, sociales, environnementales, administratives, financières, juridiques…) nécessaires à la définition d’une stratégie et d’un programme d’actions opérationnelles concertés et partagés de relocalisation d’activités et de biens.

L’appel à projets s’adresse à l’ensemble du territoire français (métropole et outre-mer), et plus particulièrement aux territoires à enjeux exposés aux risques littoraux d’érosion et/ou de submersion marine.

Les projets peuvent porter sur les enjeux, activités et biens suivants :

  • logement / habitat : centres-villes, centres-bourgs, résidentiels, lotissements, …
  • activités industrielles, artisanales et commerciales :
  • activités agricoles et aquacoles
  • activités de service et équipements publics : bâtiments administratifs, établissements recevant du public, établissements d’enseignement, établissements de santé (hôpitaux, maisons de retraites, … ), …
  • activités touristiques et balnéaires : campings, installations légères d’hébergement touristique, thalassothérapies, …
  • réseaux et infrastructures : infrastructures routières, ferroviaires, réseaux électriques, …
  • patrimoine culturel, historique, …

Cet appel à projets constitue l’amorce d’un développement d’expérimentations dans une perspective d’une mise en œuvre croissante d’opérations de relocalisation. Sur la base des enseignements des premières expériences qui seront conduites, une restitution nationale sera élaborée proposant des préconisations, des éléments méthodologiques et de doctrine à destination des élus, services techniques et de tout acteur susceptible de s’engager dans une démarche de la relocalisation des activités et des biens.

Les projets retenus

A la suite de l’avis et des recommandations du jury de sélection du 22 novembre 2012, cinq projets ont été retenus pour leur pertinence et leur engagement avec les différents partenaires locaux.

Répartis sur l’ensemble des façades maritimes de métropole et d’outre-mer, ils sont représentatifs de différentes morphologies de littoral (dunaire, sableuse, rocheuse, à falaise) et de typologies d’enjeux variées.
Eu égard, selon les sites, aux perspectives de relocalisation plus ou moins opérationnelles, à court ou moyen terme, les méthodes de réflexions et programmes d’études proposés s’avèrent également très divers.

Le ministère soutiendra et accompagnera ces initiatives pendant deux ans (2013/2014), période au cours de laquelle leurs démarches de relocalisation devront se concrétiser.

Ault (Somme) : la falaise vive
porté par le syndicat mixte Baie de Somme - Grand littoral Picard et la commune d’Ault

La falaise de craie sur laquelle se situe la commune d’Ault subit un recul inexorable de l’ordre de 30 à 70 cm par an qui a participé, ces dernières décennies, à amputer la ville de plusieurs ilots et rues, et qui, aujourd’hui, menace près de 80 habitations. Après de grandes opérations de lutte contre la mer, la collectivité envisage aujourd’hui le repli de l’urbanisation et l’acceptation de l’évolution naturelle de la falaise comme levier d’un nouveau développement de l’économie aultoise. Le projet s’articulera autour d’une requalification urbaine à l’échelle de la commune et la création d’un nouvel espace public "mouvant", en belvédère sur la Manche, organisé sur la falaise libérée.

Hyères les Palmiers (Var) : la plaine côtière du Ceinturon
porté par la commune de Hyères

Articulée autour du projet de relocalisation de la route du front de mer aujourd’hui menacée par l’érosion, la réflexion vise à l’élaboration d’un schéma d’aménagement concerté de la plaine alluviale du Ceinturon, espace aux multiples enjeux : urbanisation (village de bord de mer, habitat agricole diffus), infrastructures (réseaux routiers et d’alimentation), activités économiques (aéroport civil et base aéronautique navale, activités touristiques et balnéaires, activités de plaisance, activités agricoles), espaces naturels (zones humides). Elle s’inscrit en cohérence avec l’Opération Grand Site "Rade d’Hyères" actuellement en candidature auprès du ministère.

Littoral aquitain : sites-ateliers de Lacanau (Gironde), La Teste-de-Buch (Gironde) et Labenne (Landes)
porté par le GIP Littoral Aquitain avec les communes de Lacanau, la Teste-de-Buch et Labenne

Forte de l’expérience acquise lors de l’élaboration de la stratégie régionale de gestion du risque d’érosion côtière validée le 12 juin 2012, la démarche originale proposée par le GIP Littoral Aquitain repose sur une réflexion méthodologique menée au niveau régional et articulée avec des réflexions de terrains, qui se positionnent délibérément sur une anticipation des phénomènes d’érosion, menées au niveau de 3 sites ateliers aux problématiques diverses mais complémentaires : anticipation urbaine pour Lacanau, aménagements touristiques et paysagers pour La Teste-de-Buch, et adaptation d’un plan plage MIACA (Mission d’Aménagement de la Côte Aquitaine) pour Labenne.

Petit-Bourg (Guadeloupe) : sites de Bovis et de Pointe-à-Bacchus
porté par la Communauté d’agglomération Nord Basse Terre, la commune de Petit-Bourg et l’agence des 50 pas géométriques

Les sites à petites falaises de Pointe-à-Bacchus et de Bovis sont tous deux classés, sur l’ensemble de leur bordure littorale, en zone à risque fort de mouvement de terrain et de houle cyclonique. Près de 112 constructions (dont 79 habitées) sont ainsi menacées. Le projet vise à proposer un relogement à proximité et dans un environnement proche de l’implantation actuelle. Il s’inscrit en cohérence avec les orientations du plan local d’urbanisme et du projet de renouvellement urbain actuellement en cours d’élaboration (densification du centre-bourg, mobilisation des dents creuses et des logements abandonnés).

Vias (Hérault) : la côte Ouest

porté par la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée et les communes de Vias et Portiragnes

La côte ouest de Vias, marquée par la présence de 14 campings et un habitat d’environ 3 000 "cabanes" au caractère majoritairement précaire, est soumise à des aléas importants d’érosion, de submersion marine et d’inondation. Articulée à un important projet de reconstitution du cordon dunaire aujourd’hui fortement affaibli, la démarche proposée vise à la co-production d’un projet de relocalisation avec l’ensemble des acteurs concernés, dans une perspective plus large de reconquête de l’ensemble de la plaine côtière basée sur le concept de "mer verte".

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